LEGENDES - FOLKLORE - PETIT PEUPLE - ÊTRES IMAGINAIRES
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 LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE

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Lanaelle
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MessageSujet: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 8:21

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Bretagne, pays des fées, des gardiens d'épées, de Kerjean, des baleiniers, de serments et de fidélité...

Terre de légendes, d'un bout à l'autre de ses landes...

Du nord à l'est, du sud à l'ouest, d'Argoat en Armor, de la légende d'Azénor.

Les légendes sont là... à l'orée d'un bois, jaillissant d'une fontaine, de promenades incertaines, de derrière un rocher, gardant trace de l'épée... ou encore de l'océan...

Ouvrez grand vos oreilles, entendez les voix des âmes damnées, pleurant Is et ses merveilles.

Bretagne, pays de traditions bien ancrées, légendes, elfes, fées, korrigans, dragons et chevaliers, font partie de ces terres, font partie de cet air, font partie de cette mer…

(SOURCE:http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2335703383-Bretagne-pays-de-contes-et-de-legendes.html)




LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 34rzujq


► la mort chez lez bretons
L’ankou
• Le culte de la mort chez les Bretons
• Différentes légendes concernant l’ankou
• Les lavandières de la nuit
• Autres légendes concernant la mort
• Les korrigans
• La ville d’Ys


► Créatures du folklore breton

Bugul noz
• Le chat d’argent
• Fées des houles
• Fion
• Groac’h
• Jetins
• Margot la fée
• Marie Morgane


► Quelques contes et légendes bretonnes





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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 8:24

LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081409564022443815847192


LA MORT CHEZ LES BRETONS

L’ANKOU
► Origine
► Description
► L’Ankou et la nuit de Noël
► L’Ankou en Haute Bretagne


LE CULTE DE L’ANKOU CHEZ LES BRETONS
► Les Bretons et le culte de la mort
► l’Ankou
► L’Ankou, pourvoyeur de l’au-delà


DIFFERENTES LEGENDES CONCERNANT L’ANKOU
► Le char de la mort
► La légende de la mort
► L’Ankou dans la maison neuve
► La faux de l’Ankou
► L’histoire de Fulipie An Toër
► La route barrée
► L’horloger de l’Ankou
► La mort invité à un repas
► La vision de Pierre Le Rûn
►L e bateau de la nuit




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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 8:37

L’ANKOU

L’Ankou (en breton an Ankoù) est la personnification de la mort en Basse-Bretagne, son serviteur (obererou ar maro). C’est un personnage de premier plan dans la mythologie bretonne, revenant souvent dans la tradition orale et les contes bretons. L’Ankou est parfois  - à tort – confondu avec le diable, très présent aussi dans la mythologie Bretonne.





► Origine

L’Ankoù semble être un héritage de la mythologie celtique, un dieu dont la fonction est la perpétuation des cycles vitaux, comme la naissance et la mort, les saisons ou le cycle jour-nuit. Bien qu’on lui attribue désormais la faux ou la pique, son arme canonique est le “maillet béni”. Tout indique sa proximité avec le dieu gaulois Sucellos et le dieu Irlandais Eochaid Ollathair, ou Dagda, qui tuent et donnent la vie avec leur arme, maillet ou massue. L’Ankoù est une figure panbrittonique de cette fonction, et est appelé Anghau au Pays de Galles et Ankow en Cornouailles (Angleterre). Sa fonction a par la suite été réduite à la seule mort.

Le mot est masculin en breton et selon Dom Le Pelletier, dans son dictionnaire étymologique paru en 1752, il serait tout simplement le pluriel de anken qui désigne l’angoisse, la peine. Ankoù est proche de Ankouaat, ou akounac’haat, qui signifient “oublier” dans le dictionnaire Geriaoueg Saint-Ivi d’Alan Heusaff.

Dans le chant initiatique “Ar rannoù” (Les séries) qui introduit le “Barzhaz Breizh” célèbre recueil de chants trationnels de Bretagne, il apparait dans la dernière série comme le père de l’Anken (signifiant “angoisse” ou “douleur morale” en breton) : “Hep rann ar red hepken, Ankoù tad an Anken, netra kent, netre ken!” (Sans série plus que la nécessité unique et l’Ankoù père de douleur, rien avant, rien de plus).




► Description

Il ne représente pas la mort en elle-même, mais son serviteur : son rôle est de collecter dans sa charrette grinçante (Karr/Karrik an Ankoù : char de l’angkou ou karrigell, brouette) les  âmes des défunts récents. Remplissant ainsi le rôle de “passeur d’âmes”, l’Ankou est à considérer comme une entité psychopompe. Lorsqu’un vivant entend leb ruit de la charrette (wig ha wag !), c’est qu’il (ou selon une autre version, quelqu’un de son entourage) ne vas pas tarder à passer de vie à trépos. On dit aussi que celui qui aperçoit l’Ankoù meurt dans l’année.


Les gens du littoral parlent d’une barque, Baz Noz (“la barque de nuit”), à la place de la charrette, dans laquelle l’Ankoù recueille les anaon, les âmes des trépassés, qu’il transporte vers les rives de l’au-delà. L’Ankou à son domaine dans les Monts d’Arrée, où il règne en maitre, et les âmes des trépassés dépendant entièrement de lui; celles-ci fréquentent les marais, les gorges de rivières, les recoins obscurs…



Voici comment le décrit Anatole Le Bras dans son recueil de légendes : La Légende de la Mort :

“L’Ankou est l’ouvrier de la mort (oberour ar marv). Le dernier mort de l’année, dans chaque paroisse, devient l’Ankou de cette paroisse pour l’année suivante. Quand il y eu, dans l’année, plus de décès que d’habitude, on dit en parlant de l’Ankou en fonction :
- War ma fé, eman zo un Ankou drouk – sur ma foi, celui-ci est un Ankou méchant.


On dépeint l’Ankou, tantôt comme un homme très grand et très maigre, les cheveux longs et blancs, la figure ombragée d’un large feutre; tantôt sous la forme d’un squelette drapé d’un linceul, et dont la tête vire sans cesse au haut de la colonne vertébrale, ainsi qu’une girouette autour de sa tige de fer, afin qu’il puisse embrasser d’un seul coup d’oeil toute la région qu’il a mission de parcourir.

Dans l’un et l’autre cas, il tient à la main une faux. Celle-ci diffère des faux ordinaires, en ce qu’elle a le tranchant tourné en dehors. Aussi l’Ankou ne la ramène-t-il pas à lui, quand il fauche; contrairement à ce que font les faucheurs de foin et les moissonneurs de blé, il la lance en avant”.



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L’Ankou représenté sur l’église de Noyal-Pontivy


Les cheveux longs et blancs, des braies nouées au-dessus du genou, un large chapeau de feutre noir dissimule sa figure ombragée, un visage sans nez au sourire s’étirant d’une oreille à l’autre et aux yeux vides, au fond d’eux des petites chandelles brûlent, l’Ankou est un symbole de terreur.

“L’Ankou est un vieil homme un peu voûté, aux longs cheveux blancs, très grand et d’une extrême maigreur. Il est vêtu d’une veste noire à longues basques et de braies nouées au-dessus du genou. Il porte également un feutre noir à larges bords qui masque une grande partie de son visage particulièrement hideux. Un visage sans nez, une bouche grimaçante qui s’étire d’une oreille à l‘autre. A la place des yeux, deux trous  noirs au fond desquels brûlent deux petites chandelles blanches”.

Ainsi l’Ankou est un être mouvant, un relais que se passe chaque année les derniers défunts de décembre. Graphiquement il est représenté comme un être sans âge, d’aspect non distinct puisque couvert par une cape, souvent noire (ou d’un linceul). Contrairement aux représentations squelettiques de la mort, l’Ankou est la plupart du temps représenté comme un être de chair, puisqu’il a été homme un jour. Cependant, les figurations sculptées de l’Ankou dans certaines églises (La Martyre) le présentent en squelette aux orbites creuses, armé d’une flèche ou d’une faux.



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L’ Ankou représenté sur l’ossuaire de la Roche-Maurice



Le long du littoral de la Basse-Bretagne, le Baz Noz (le “bateau de nuit”) est au monde maritime breton l’équivalent de Garrig an Ankou (le “Chariot des morts” ) sur terre. Paul Sébillot décrit cette croyance :

“A l’île de Sein, l’homme de barre du Bag noz est le dernier noyé de l’année. Une femme dont le mari était disparu en mer sans que le corps ait été retrouvé, l’aperçut qui tenait la barre, un jour que le Bag Noz passait tout près d’une des pointes de l’île. Ce bateau se montre lorsque quelque sinisre doit se produire dans la nuit; son équipage pousse des cris à fendre l’âme; mais sitôt qu’on veut s’en approcher, la vision disparait. (…) [À Audierne] il est commandé par le premier mort de l’année”.




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Église paroissiale Saint-Milliau  la statue de l’Ankou



► L’Ankou et la nuit de Noël

Les Bretons nomment la nuit de Noël “la nuit des Merveilles”. Au cours de cette nuit, durant la messe de minuit, l’Ankou a l’habitude de frôler de sa cape tous ceux qui ne passeront pas l’année.

► L’Ankou en Haute-Bretagne






Bien que l’Ankou soit considéré comme appartenant avant tout à la tradition orale de Basse-Bretagne, on oublie bien souvent qu’il a également existé dans l’imaginaire collectif de Haute-Bretagne, en zone gallèse donc, avec plus au moins de similitudes. Ainsi à Moncontour, on retrouve notamment le “charyo d’la mort”, gallo pour “la charrette de la mort”. Dans le pays nantais, le dialecte local a même conservé le terme breton d’ “Ankou”, particulièrement au nord-ouest de Nantes.







SOURCE TEXTE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ankou[/color]
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 9:01

►Les Bretons et le culte de la mort




Le concept de la mort est très présent dans les légendes bretonnes comme autrefois dans le quotidien des Bretons pour qui mourrir signifiait s’en aller vers une vie meilleure. C’est avec le christianisme qui, soucieux de détourner la population des anciennes croyances païennes, instaure la crainte de la mort en satanisant certains mythes.

C’est ainsi que serait né la légende de l’Ankou (ouvrier de la mort : oberour ar maro) et que les fées des fontaines seraient devenues les Lavandières de la nuit (Kannerezed noz).

Les Breton, n’ont pas peur de l’Ankou, du peuple des Anaons (âmes) ou des Kannerezed Noz (lavandière de nuit). A terre comme sur mer, certaines croyances restent encore encrées chez les anciens.




►L’Ankou

L’évolution de la mort, et sa transition vers l’au-delà, est au coeur de la culture armoricaine, d’où le respect des défunts, l’entretien des sépultures, la présence des revenants, l’appel des âmes errantes.

L’Ankou est le plus connu de tous ces êtres surnaturels. Echalas émacié, sabots de bois aux pieds, chapeau noir sur la tête et une faux emmanchée à l’envers dans la main droite. Il conduit de nuit une charrete grinçante. Ce convoi s’entend de loin par la lande et les chemins creux; ceux qui l’ont vu de près ne sont plus là pour le dire. L’Ankou, faucheur d’âme, n’épargne personne, riche ou pauvre. Souverain, il les emporte tous pour le lieu du repos éternel.

L’antre de l’Ankou serait le Youdig ou plus précisément le Yeun Elez dans les Monts d’Arrée, entrée de l’enfer où les âmes sont envoyées vers leur dernière demeure. L’Ankou se trouve sur les calvaires des communes avoisinante ou même sur les églises, comme à Brasparts et sur le calvaire de Brennilis.




L’Ankou, est la mort personnifiée. Il est représenté sous la forme d’un homme grand et maigre aux cheveux longs et blancs ou d’un squelette. Vêtu de noir ou d’un linceul, il porte un feutre noir à large bords sous lequel brillent deux chandelles en guise d’yeux. Il arbore également une faux à tranchant en dehors qu’il lance en avant pour frapper ses victimes et qu’il aiguise avec un os humain. Debout sur sa charrette à deux cheveux dont le grincement des essieux est le pire des présages, il sillonne les campagnes en faisant pivoter sa tête à sa guise autour de sa colonne vertébrale. Ainsi, rien ne lui échappe et malheur à qui se trouve sur la route du funeste convoi !

En effet, dans certaines légendes l’Ankou tue sans faucher réellement, le simple fait de l’approcher, de l’entendre passer ou à plus forte raison d’échanger des paroles avec lui suffisent à causer la mort de la personne en question ou de l’un de ses proches.




Une légende raconte également comment un jeune homme trop curieux, ayant reconnu le célèbre grincement des essieux de la charrette de l’Ankou, décida de l’observer sans se faire voir en se cachant dans une touffe de noisettes. Le convoi s’arrêta soudain et l’un des compagnons de l’Ankou s’approcha de la cachette afin de couper de quoi remplacer la cheville brisée de l’un des essieux. Se croyant tout d’abord persu, le jeune homme fut vite soulagé de voir l’Ankou s’éloigner sans remarquer sa présence… le lendemain on l’enterrait.

L’Ankou est effectivement accompagné de deux hommes qui l’aident dans sa mission, l’un tient la bride du cheval de devant, l’autre ouvre les barrières pour faciliter son passage et dispose sur la charrette les cadavres de victimes fauchées. Des pierres lestent la charrette afin de la faire grincer et que l’on entende ainsi venir, lorsqu’un malheureux est fauché, quelques pierres sont déchargées. Pour cette raison, on dit que lors de veillées mortuaires on entend parfois un bruit de caillasse; c’est l’âme du défunt qui remplace une partie du lest sur la charrette de l’Ankou.





On dit que pour chaque paroisse, le dernier mort de l’année devient l’Ankou de l’année suivante. Le jour, il est également présent à travers les sculptures à son effigie qui ornent les ossuaires, ainsi il rappelle toujours aux hommes la fin à laquelle aucune ne peut se soustraire. Et ces mots gravés sur la pierre de nous mettre en garde “La mort, le jugement, l’enfer froid : quand l’homme y pense, il doit trembler”.


► L’Ankou, Pouvoyeur de l’Au-delà
L’Ankou “l’ouvrier de la Mort” peut être considéré comme le personnage centrale de la mythologie bretonne. Il est le pourvoyeur, le Maître du passage entre le monde des vivants et les demeures de l’Autre Monde. Le plus souvent décrit comme un homme très grand et décharné, à  la longue chevelure blanche, portant un chapeau à  larges bords, le visage dissimulé, se tenant debout dans une charrette grinçante tirée par deux chevaux, l’Ankou peut aussi apparaître sous la forme d’un squelette tenant une faux à la lame inversée ou une flèche. Est rapporté également le danger pour quiconque de croiser ou de barrer les “chemins de la Mort” (hennuyer art maros), ceux que l’Ankou emprunte dans ses parcours terrestres ou maritimes.



Source : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2335703383-Bretagne-pays-de-contes-et-de-legendes.html
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 10:25

► Différentes légendes concernant l’Ankou


*** Le char de la mort




C’était un soir de juin, dans le temps qu’on laisse les chevaux dehors toute la nuit.

Un jeune homme de Trézélan était allé conduire les siens aux près. Comme il s’en revenait en sifflant, dans la claire nuit, car il y avait grande lune, il entendit venir à l’encontre de lui, par le chemin, une charrette dont l’essieu mal graissé faisait Wik ! Wik !

Il ne douta pas que ce fût Karriguel ann Ankou (la charrete de la mort).

- A la bonne heure, se dit-il, je vais donc voir enfin de mes propres yeux cette charrette dont on parle tant !

Il escalada le fossé où il se cacha dans une touffe de noisetiers. De là, il pouvait voir sans être vu. La charrette approchait.
Elle était trainé par deux chevaux blancs attelés en flèche. Deux hommes l’accompagnaient, tous deux vêtus de noir et coiffés de feutre aux larges bords. L’un deux conduisait par la bride le cheval de tête, l’autre se tenait debout à l’avant du char.
Comme le char arrivait en face de la touffe de noisetiers où se dissimulait le jeune homme, l’essieur eut un craquement sec.

- Arrête ! dit l’homme de la voiture à celui qui menait les chevaux.

Celui-ci cria : Ho ! et tout l’équipage fit halte.

- La cheville de l’essieu vient de se casser, reprit l’Ankou. Va couper de quoi en faire une neuve à la touffe de noisetier que voici.

- Je suis perdu ! pensa le jeune homme qui déplorait bien fort en ce moment son indiscrète curiosité.  Il n’en fut cependant pas puni sur-le-champ.

Le charretier coupa une branche, la tailla, l’introduisit dans l’essieu, et, cela fait, les chevaux se remirent en marche.

Le jeune homme put rentrer chez lui sain et sauf, mais, vers le matin, une fièvre inconnue le prit, et le jour suivant, on l’enterrait.


SOURCE : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2012775471-Le-char-de-la-mort.html





“La légende de la mort” d’Anatole Le Braz : la charrette de l’Ankou

C’est l’histoire d’un homme nommé Gab Lucas qui travaillait dans une ferme. Il gagnait peu d’argent mais était très apprécié de ses patrons qui, comme tous les samedis, l’invitaient à boire un coup de cidre après sa journée de travail. Ce soir là, on lui offrit en plus de sa paye, un sac de pomme de terre en remerciement du travail bien fait. Gab remercia ses maîtres, mit le sac sur son dos et s’engagea sur le chemin du retour. Il devait être 10 heures du soir : la nuit était tombée, mais le ciel était clair et Gab était bien joyeux de rapporter le sac de pomme de terre à son épouse mais au bout d’une heure de marche, les pommes de terre commencèrent à peser, épuisé il s’arrêta à Kerantour pour se reposer. Plus tard, il allait repartir quant, tout à coup, il entendit les chiens des fermes avoisinantes hurler à la mort. Gab s’étonnait de se vacarme, il se relève tendit l’oreille et entendit une sorte de craquement, comme leb ruit d’une charrete dont les essieux mal graissés faisaient : “Wig-a-wag ! Wiag-a-wag !”




- J’ai de la chance, pensa Gab, ce doit être les maitres de la ferme qui vont à Saint-Michel-en-Grève.  Ils pourront bien transporter mon sac, cela me soulagera.

Il vit alors s’avancer deux chevaux tirant une charrette. Mais quels chevaux! Maigres, efflanqués, n’ayant plus que la peau sur les os. Ce n’était certainement pas ceux de ses maitres. Quand la charrette, on aurait dit que les planches allaient se briser, tellement elles craquaient.
Debout, à l’avant se tenait un homme d’une maigreur effrayante: un chapeau de feutre à large bords lui cachait le visage et sa main droite tenait une faux.

- Hé ! L’homme, n’aurais-tu pas une place dans ta charrette pour y mettre mon sac? J’habite près d’ici alors si…

Le charretier passa devant lui sans tourner la tête. Gab pensa qu’il n’avait pas du l’entendre à cause du bruit. Il saisit son sac, couru après la charrette et le lança à l’intérieur. Mais en atterissant, le sac passa au travers de plancher et tomba à terre. Gab, nullement découragé, repris son sac, sauta avec dans la charrette et traversa le plancher.

- Mallozh Doué !  pesta-t-il en se levant.
Il ne comprenait rien, le charretier ne s’était même pas retourné. Gab n’insista pas, il ramassa son sac et regagna sa maison tandis que la charrette s’éloignait. Quand il arriva chez lui, sa femme inquiète lui demandait une explication pour son retard. Gab lui raconta son aventure et son épouse effrayée lui dit qu’il avait rencontré l’Ankou!

Le lendemain matin, on entendit sonner le glas à l’église du village, le  maitre de Gab était mort dans la nuit: il a rendu l’âme vers 10 heures et demie, au moment précis au Gab rencontrait la charrette de l’Ankou.

SOURCE : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2012733993-La-legende-de-la-mort-d-Anatole-Le-Braz-La-charrette-de-l-Ankou.html
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 10:30

► L’Ankou dans la maison neuve





Il ne faut jamais entrer pour la première fois dans une maison que l’on vient de faire construire sans s’y être fait précéder par un animal domestique quelconque, chien, poule ou chat.










Quand une maison neuve est en construction, l’on n’a pas plutôt mis en place la marche du seuil que l’Ankou s’y vient asseoir, pour guetter la première personne de la famille qui la franchira. Il n’y  qu’un moyen de l’éloigner : c’est de lui donner en tribut la vie de quelque animal : un oeuf suffit, pourvu qu’il ait été couvé. Dans le pays de Quimperlé, on immole un coq et on arrose les fondations avec son sang.



SOURCE : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2012737445-L-Ankou-dans-la-maison-neuve.html


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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 10:35

► La faux de l’Ankou

C’est le triste sort de Fanch ar Floc’h, ce talentueux forgeron qui absorbé par son ouvrage travailla le soir de Noël jusqu’après l’heure sainte de minuit à qui l’Ankou rendit alors visite pour faire réparer sa faux. L’homme accomplit cette tâche sans se douter de l’identité de son hôte et mourut à l’aurore.





Il y avait à Ploumiliau, un forgeron qui s’appelait Fañch ar Floc’h. ses affaires marchaient fort bien car il était très habile dans son métier. Il avait toujour plus de travail qu’il n’en pouvait exécuter. Ses enfants étaient bien nourris, bien tenus.
Bref, ce n’était pas lui qui aurait eu besoin de passer un pacte avec le vieux Polig. Au surplus, c’est une chose qu’il aurait jamais faite, car il était trop bon chrétien pour cela.

Cette année-là, la veille de Noël, il se hâtait de terminer les travaux les plus urgents afin d’être libre pour la fête; quand se présenta un de ces meilleurs clients qui lui apportait une paire de roues de char à bancs à ferrer. Il en avait absolument besoin pour le lendemain parce qu’il devait aller porter ses voeux à son vieux parrain  qui demeurait au-delà de Morlaix. Il insista tant que Fañch promit de faire un effort et de tenir prêtes, coûte que coûte, les deux roues pour le lendemain à la première heure.

Mais ferrer une roue n’est pas un petit travail. Il faut retirer la vieille ferrure puis
façonner un cercle neuf à la taille convenable et vous voyez le temps que cela prend. On porte ensuite ce cercle au rouge pour le dilater et quand il est à l’exacte température voulue, il faut sans perdre un instant l’ajuster avec adresse et avec beaucoup de précision autour de la jante de bois et l’arroser d’eau froide afin qu’il ne brûle pas le bois et se rétracte tout de suite, emprisonnant la roue dans un étau dont elle ne puisse se dégager.

Ces opérations étaient loin d’être achevées quand sa femme appela Fañchh pour le souper. Il congédia ses compagnons et son apprenti, et, en se mettant à table, déclara à son épouse :

- Il faudra que tu ailles seule à la messe de minuit avec les enfants; je ne serais jamais prêt à t’accompagner. J’ai encore une roue à ferrer, que j’ai promis pour demain sans faute.
- Tu comptes y arriver seul ?
- Il le faut bien. C’est éreintant, mais je l’ai déjà fait. Quand j’aurais fini, je ne serai pas en état d’aller à l’église : c’est de mon lit que j’aurai besoin.
- Fais attention, au moins, que la cloche de l’Elévation ne te trouve pas encore au travail.
- Oh! Pour cela, sois tranquille. A ce moment-là je ronflerai déjà comme un bienheureux.

Sa dernière bouchée avalée, il retourna à son enclume et se mit à battre le fer avec ardeur.  Pour se mettre dans l’ambiance de Noël, il fredonnait le cantique “war ar ménez, ar Bastored” (sur la montagne, les bergers…). Il avait laissé la fenêtre de la forge ouverte pour être sûr d’entendre sonner les cloches.
Il aperçut sa femme et ses enfants qui partaient pour le bourg, des lanternes à la main dans le vent et la froideur. Il leur cria bonne route et sa femme lui fit un petit signe de la main en disant :
- Nous prierons pour toi. Mais souviens-toi, surtout ne pas dépasser l’heure sainte.
- Aucun danger, j’aurai bientôt fini. Et je surveille l’heure.

Quand on est occupé, on ne se rend pas compte de la fuite du temps. Et quand on tape à tour de bras sur des morceaux de fer avec un gros marteau, il n’est pas étonnant qu’on n’entende pas le carillon des cloches dans le lointain. Au moment où il se dit que la messe n’allait sans doute pas tarder à commencer, le prêtre avait déjà achevé de distribuer la communion.

Le bandage était terminé et il n’avait plus qu’à le faire chauffer au fer rouge afin d’en cercler la roue. Il quitta donc son enclume pour aller tirer sur la chaine de son grand soufflet lorsqu’il s’aperçut qu’un personnage dont il ne pouvait distinguer les traits le contemplait par la fenêtre ouverte.

- Salut, répondit-il poliment, car il avait de bonnes manières.
Il remarqua que l’hmme était grand et maigre qu’il était vêtu de noir et coiffé d’un feutre à larges bords. Mais ni la voix, ni la silhouette ne lui rappelaient qui que ce fût du pays.

- J’ai vu de la lumière chez vous, reprit l’inconnu, et j’aurais justement besoin de vos services.
- Je suis désolé, dit Fañch, mais je ne vais pas pouvoir vous satisfaire car il faut que je finisse de ferrer cette roue et je ne voudrais pas que la cloche de l’Elévation me surprenne en plein travail.

L’homme eut un petit rire sarcastique.

- Pour cela, forgeron, vous retardez quelque peu
- Que voulez-vous dire?
- Il y a un bon quart d’heure que la cloche de l’Elévation a sonné.
- Mon Dieu ! ce n’est pas possible !
- Et si ! de sorte que maintenant travailler un peu plus, un peu moins, ça ne changera rien. D’ailleurs, ce que j’ai à vous demander ne vous prendra pas plus de cinq minutes. Il s’agit seulement de river un clou.

L’inconnu saisit une faux qu’il avait appuyé contre le mur et en montra la lame qui branlait autour du manche.




- Vous voyez, il manque un clou.
- Bon, dit Fañch, on va vous réparer ça. Mais par Dieu, qu’avez-vous à faire avec une faux dans la nuit de Noël ?
- Ceci n’est pas votre affaire, dit l’homme d’un ton sec. Faites votre travail, c’est tout.

Le forgeron avait hâte de se débarrasser du personnage dont les manières ne lui plaisaient pas du tout, il prit la faux et la posa sur son enclume.

- Mais dites donc ! elle est emmanchée à l’envers cette faux. Le tranchant est tourné en dehors. Quel est l’abruti qui vous a fait ce travail.
- Ne vous inquiétez pas de ça. Laissez la lame montée comme elle est et occupez-vous seulement de la fixer solidement.

Fañch qui n’aimait pas qu’on lui parle sur ce ton, ne desserre plus les dents et se dépêcha en quelques coups de marteau rageurs, de river un autre clou à la place de celui qui manquait.

- Voilà votre outil, dit-il. Le fer ne bougera plus.
- Merci, maintenant, je vais vous payer.
- Bah ! ce n’était rien. Ça ne vaut pas qu’on en parle.
- Toute peine mérite salaire, mais ce n’est pas de l’argnet que je vous offre Fañch ar Floc’h. un précieux avertissement, je ne dis pas. Mettez vos afaires en ordre, recommandez votre âme à Dieu et dès que votre femme rentrera, dites-lui de retourner tout de suite au bourg chercher le prêtre car au premier chant du coq je viendrais vous prendre.

Fañch ar Floc’h se dépêcha d’achever de ferrer sa roue, car un travail promis doit être exécuter. Puis il rentra classer quelques papiers et dresser la liste des créance que sa femme aurait à recouvrer. Après quoi il se mit au lit. il était bouilant de fièvre.

Sa femme le trouva le visage baigné de sueur, les yeux mi-clos récitant son chapelet.

- Hâte toi, lui demanda-t-il, d’aller quérir le prêtre.

Au chant du coq, il rendit l’âme, pour avoir forgé la faux de l’Ankou.
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 10:38

L’histoire de Fulupic an Toër

Fulupic an Toër, un couvreur en chaume, de Plouzélambre, achevait un soir de couvrir une maison neuve qu’un petit fermier de la commune avait fait bâtir dans le dessein de venir l’habiter à la Saint-Michel suivante.




Son travail fini, Fulupic descendit de son échelle et l’enleva pour la poser à  l’interieur de la maison, avec ses autres outils, ainsi qu’il en avait coutume chaque sorio au moment de regagner son logis. Mais quand il ouvrit la porte à cet effet, il fut tout étonné d’apercevoir une ombre dans le couloir qui séparait la cuisine de la pièce de décharge.

- Piou zo azé ? (qui est là) demanda-t-il, non sans un petit froid dans le dos, car il était certain que, de toute la journée, pas un être vivant ne s’était montré dans les alentours.
L’ombre ne bougea ni ne répondit. Alors il répéta sa question :

- Piou zo azé ?

Même silence de la part de l’inconnu.

- Sacré Dié, se dit Fulupic, voici un personnage qui ne semble pas désireux de lier conversaition. Il ne doit cependant pas s’être introduit pour voler, car, puisqu’il n’y a que le toit et les murs, je ne vois pas ce qu’il pourrait emporter. Je vais l’interpeller une troisième fois; s’il persiste à faire le muet, tant pis, je lui enfonce mon échelle dans le ventre : ça lui ouvrira peut-être la bouche du même coup.  Et Fulupic de recommencer pour la troisième fois:

- Piou zo arzé?

Et cette fois fut, en effet, la bonne, car l’homme mystérieux releva la tête qu’il avait jusqu’alors tenue obstinément baissée sur la poitrine, et, d’une voix caverneuse, il prononça :

- Da vestr ha mestr an holl, pa teuz c’hoant da glewed (Ton maitre est le maitre de tous, puisque tu désires le savoir).

La curiosité de Fulupic était plus que satisfaite. Dans le visage de l’homme, la place des yeux et celle du nez étaient vides, et la machoire inférieure pendait. Le couvreur ne se soucia pas d’avoir d’autres explicaitons. Il planta là son échelle et se sauve à toute la vitesse de ses jambes : il avait reconnu l’Ankou.
SOURCE : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2012752583-La-faux-de-l-Ankou.html




*** La route barrée

Trois jeunes gens, les trois frères Guissouarn, du village de l’Enès, en Callac, revenaient d’une veillée d’hiver dans une ferme assez éloignée de chez eux. Pour rentrer, ils avaient à suivre quelques temps l’ancienne voie royale de Guingamp à Carhaix. Il faisait temps sec et claire lune, mais le vent d’est soufflait avec violence.

Nos gars, que le cidre avait égayés, chantaient à tue-tête, s’amusant à faire résonner leurs voix plus fort que le vent.
Soudain, ils virent quelque chose de noir au bord de la douve. C’était un vieux sécot de chêne que la tempête avait déraciné du talus.



Yvon Guissouarn, le plus jeune des trois frères, qui avait l’esprit enclin à la malice, imagina un bon tour.
- Savez-vous ? dit-il, nous allons trainer cet arbre en travers de la route, et, ma foi, s’il survient quelque roulier après nous, il faudra bien qu’il decende de voiture pour déplacer l’arbre s’il veut passer.
-  Oui, ça lui fera faire de beaux jurons, acquiescèrent les deux autres.

Et les voilà de trainer le sécot de chêne en travers du chemin. Puis, tout joyeux d’avoir inventé cette farce, ils gagnèrent le logis. Pour être plus à portée de soigner les bêtes, tous trois avaient leurs lits dans la créche aux chevaux. Comme ils avaient veillé assez tard et qu’ils avaient en plus la fatigue d’une journée de travail, ils ne furent pas long à s’endormir. Mais, au profont de leur premier somme, ils furent réveillés en sursaut. On heurtait avec bruit l’huis de l’étable.
- Qu’est-ce qu’il y a? demandèrent-ils en sautant à bas de leurs couchettes.

Celui qui frappait se contenta de heurter à nouveau, sans répondre.

Alors l’ainé des Guissouarn courut à  la porte et l’ouvrit toute grande : il ne vit que la nuit claire, n’entendit que la grosse haleine du vent. Il essaya de refermer la porte, mais ne le put. Les forces de ses frères réunies aux siennes ne le purent pas d’avantage. Alors, ils furent saisis du tremblement de la peur et dirent d’un ton suppliant :
- Au nom de Dieu, parlez! Qui êtes-vous et qu’est-ce qu’il vous faut? Rien ne  se montra, mais une voix sourde se fit entendre, qui disait :

- Qui je suis, vous l’apprendrez à vos dépens si, tout à l’heure, l’arbre que vous avez mis en travers de la route n’est pas rangé contre le talus. Voilà ce qu’il me faut. Venez.

Ils allèrent tels qu’ils étaient, c’est-à-dire à moitié nus, et confessèrent par la suite qu’ils n’avaient même pas senti le froid, tant l’épouvante les possédait tout entiers. Quand ils arrivèrent près du corps de l’arbre, ils virent qu’une charrette étrange, basse sur roues, attelée de chevaux sans harnais, attendait de pouvoir passer. Croyez qu’ils eurent tôt fait de replacer le sécot de chêne à l’endroit où ils l’avaient trouvé abattu. L’Ankou – car c’était lui – toucha ses bêtes, en disant :

- Parce que vous aviez barré la route, vous m’avez fait perdre une heure: c’est une heure que chacun de vous me devra. Et si vous n’aviez pas obéi incontinent à mon injonction, vous m’auriez dû autant d’années de votre vie que l’arbre serait resté de minutes en travers de mon chemin.
-
SOURCE : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2012776993-La-route-barree.html
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 10:44

► L’horloger de L’Ankou


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081610314322443815849453
123RF.com

L’histoire se passe à Vitré en Ille et Vilaine, en un lieu qu’il est nécessaire de tenir secret. Chacun, on le sait, est un jour tiré par les griffes de l’Ankou, cet émissaire de la mort auquel en Bretagne l’on n’échappe pas, tant le dernier moment est à l’avance déterminé. Pourtant, une fois, l’heure fatale fut repoussée pour un service rendu mais voyez plutôt:

L’Ankou, pour accomplir sa terrible besogne avec une impitoyable précision, est aidé par un instrument fort rigoureux et bien conçu: une remarquable horloge qui donne l’heure et le nom de ses futurs clients. Ce bel objet, vieux comme les hommes, ne tombe jamais en panne et le quêteur d’âmes s’y fie avec une absolue confiance. Point d’entretien particulier, juste un peu d’huile sur les rouages, un coup de suaire sur le cadran pour faire briller, puis, une fois l’an, le soir de la fête de Samain, jour des morts, quelques tours de clefs pour remonter les poids du mécanisme. Or, il advint une fois, une chose inouïe; la pendule de l’Ankou est restée bloquée à minuit, le 2 novembre de l’an du Christ 2000. Bien sûr, un nom est indiqué sur les implacables cadrans…
L’Ankou doit donc se mettre en chemin pour prendre livraison de ce nouveau colis, mais auparavant, il remonte son horloge dans l’espoir de la voir reprendre son habituel et macabre décompte. Ses efforts restent vains et les aiguilles semblent définitivement figées l’une sur l’autre… Déjà, le faucheur accuse un certain retard dans son travail, ce qui compromet dangereusement la bonne marche du monde. Il lui faut vivement trouver une solution, mais lui, le récoltant de morts, n’y entend rien à l’horlogerie.

Décidé alors à régler les problèmes l’un après l’autre, il prend la route vers son nouveau cadavre, celui indiqué par l’horloge. Parvenu surplace, il a l’agréable surprise de voir que là où est son client, se trouve l’échoppe d’un horloger. Il entre donc sans se découvrir et voit un spectacle bien digne d’un jour des morts. Autour d’une table garnie et bien décorée, une femme et deux petites filles s’affairent, affolées, autour de l’homme de la maison. Lui, pris de malaise depuis quelques minutes, s’accroche à la vie de toutes ses dernières forces. D’un geste autoritaire, l’Ankou chasse les trois gêneuses qui malgré leur angoisse et leur surprise, n’oent s’opposer à ce sombre personnage, qu’elles ont reconnu.
Seul, l’Ankou se penche sur le mourant et lui dit en ces termes :

- Tu es horloger n’est ce pas? Alors, je te propose un marché : ma pendule est bloquée et je ne parviens pas à la remettre en marche. Toi, l’homme de l’art, tu vas m’accompagner dans mon atelier, tu répareras la mécanique et moi, en paiement, je te laisse la vie sauve, pour quelques temps encore. Fais moi un signe si tu acceptes.

Le moribond acquiesce d’un regard suppliant et l’Ankou emporte donc le corps vers sa sinistre demeure. La femme et les filles de l’horloger pensent alors que ce voyage de l’homme est le dernier et elles déversent toute leur tristesse dans leur mouchoir. Jamais 2 novembre n’aura été si triste et poignant.

Minuit et trente minutes sonnent au carillon de la famille. La porte d’entrée s’ouvre sur la nuit noire. Quelques flocons de neige tourbillonnent dans la rue et deux silhouettes se dessinent dans l’encadrement. L’Ankou et l’horloger sont là. L’homme de la maison entre et retrouve avec bonheur la douce chaleur des siens, après l’étreinte glacée du faucheur. L’Ankou, d’abord resté sur le seuil, tourne enfin les talons.

Toute à la joie de sa nouvelle vie qui commence, l’horloger n’entend pas les quelques mots prononcés par le récolteur de défunts :

- Au revoir et … à bientôt!


SOURCE : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2012798829-L-horloger-de-L-Ankou.html




► la mort invitée à un repas

Ceci se passait au temps où les riches n’étaient pas trop fiers et savaient user de leur richesse pour donner quelquefois un peu de bonheur au pauvre monde.

En vérité, ceci est passé depuis bien longtemps.

Laou ar Braz était le plus grand propriétaire paysan qui fût à Pleyber-Christ. Quand on tuait chez lui soit un cochon, soit une vache, c’était toujours un samedi. Le lendemain, dimanche, Laou venait au bourg, à la messe matinale. La messe terminée, le secrétaire de mairie faisait son prône, du haut des marches du cimetière, lisait aux gens assemblés sur la place les nouvelles lois, on publiait, au nom du notaire, les ventes qui devaient avoir lieu dans la semaine.

- À mon tour ! criait Laou, lorsque le secrétaire de mairie en avait fini avec ses paperasses.

Et comme on dit, il “montait sur la croix”.

- Ça ! disait-il, le plus gros cochon de Kéresper vient de mourir d’un coup de couteau. Je vous invite à la fête du boudin (ar gwadigennou). Grands et petits, jeunes et vieux, bourgeois et journaliers, venez tous! La maison est vaste : et à défaut de la maison, il y a la grange; et à défaut de la grange, il y a l’aire à battre.

Vous pensez si, quand paraissait Laou ar Braz sur la croix, il y avait foule pour l’entendre! C’était à qui ramasserait les paroles de sa bouche. On assiégeait les marches du calvaire.

Donc, c’était un dimanche, à l’issue de la messe. Laou lançait à l’alligrapp (à l’attrape qui pourra) son annuelle invitation.

- Venez tous ! répétait-il, venez tous !

À voir les têtes massées autour de lui, on eût dit un vrai tas de pommes, de grosses pommes rouges, tant la joie éclatait sur les visages.

- N’oubliez pas, c’est pour mardi prochain! Insistait Laou.

Et tout le monde faisait écho :

- Pour mardi prochain ! !

Les morts étaient là, sous terre. On piétinait leurs tombes. Mais en ce moment-ci qui donc s’en souciait ?

Comme la foulle commençait à se disperser, une petite voix grêle, une petite voix cassée interpella Laou ar Braz.

- Me iellou ive ? (irai-je aussi, moi ?).

- Damné sois-je ! s’écria Laou, puisque je vous invite tous, c’est qu’il n’y aura personne de trop.

La joyeuse perspective d’un grand repas à Kerésper fit que beaucoup de gens se soûlèrent ce dimanche-là, que pas mal d’autres se soûlèrent encore le lundi, pour mieux fêter le lendemain la mort “ du prince”.

Dès le mardi matin, ce fut une interminable procession dans la direction de Kerésper. Les plus aisés suivaient la route en chars à bancs; les mendiants s’acheminaient, par les sentiers de traverse, sur leurs béquilles.




Chacun était déjà attablé devant une assiette pleine, lorsqu’un invité tardif se présenta. Il avait l’air d’un misérable. Sa souquenille de vieille toile, toute en loques, était collée à sa peau et sentait le pourri.

Laou ar Braz vint au devant de lui et lui fit faire une place.

L’homme s’assit, mais ne toucha que du bout des dent aux mets qu’on lui servait. Il s’obstinait à garder la tête baissée, et, malgré les efforts de ses voisins pour entrer en conversation avec lui, il ne desserra pas les lèvres, de tout le repas. Personne ne le connaissait. Des “anciens” lui trouvaient la mine de quelqu’un qu’ils avaient connu naguère, mais qui était mort, voici beau temps.
Le repas prit fin. Les femmes sortirent pour jacasser entre elles, les hommes pour allumer une “pipée”. Tout le monde était en joie.

Laou se posta à la porte de la grange où avait eu lieu le festin, afin de recevoir le trugare, le “merci”, de chacun. Force gens bredouillaient et titubaient. Laou se frottait les mains. Il aimait qu’on s’en allât de chez lui, plein jusqu’à la gorge.

- Bien! dit-il, il y aura, ce soir, dans les douves des chemins aux abords de Kerésper des pissées aussi grosses que des ruisseaux.

Il était enchanté de lui, de ses cuisinières, de ses tonneaux de cidre et de ses convives.

Soudain, il s’aperçut qu’il y avait encore quelqu’un à table. C’était l’homme à la souquenille de vieille toile.

- Ne te presse pas, dit Laou en s’approchant de lui. Tu étais le dernier arrivé; il est juste que tu sois le dernier parti…Mais, ajouta-t-il, tu risques de t’endormir devant une assiette et un verre vide.

L’homme avait, en effet, retourné son assiette et son verre.

En entendant la parole de Laou, il leva lentement la tête. Et Laou vit que cette tête était une tête de mort.

L’homme se mit sur peid, secoua ses haillons qui s’éparpillèrent à terre, et Laou vit qu’à chaque haillon était attaché un lambeau de chair pourrie. L’odeur qui s’en exhalait, et aussi la peur, le prirent à la gorge.

Laou retint son haleine pour n’aspirer point cette pourriture, et demanda au squelette :
- Qui es-tu et que veux-tu de moi?

Le squelette, dont les os se voyaient maintenant à nu comme les branches d’un arbre dépouillé de ses feuilles, s’avança jusqu’à Laou, et, lui posant sur l’épaule une main décharnée, lui dit :
- Trugaré, Laou! Quand je t’ai demandé, au cimetière, si je pouvais venir ausis, tu m’as répondu qu’il n’y auraut personne de trop. Tu t’avises un peu trop tard de t’informer qui je suis. C’est moi qu’on nomme l’Ankou. Comme tu as été gentil pour moi, en m’invitant au même titre que les autres, j’ai voulu te donner à mon tour une preuve d’amitié, en te prévenant qu’il ne te reste pas plus de huit jours pour mettre tes affaires en règle. Dans huit jours, je repasserai par ici en voiture, et, que tu sois prêt ou non, j’ai mission de t’emmener. Donc, à mardi prochain! Le repas que je te ferai servir ne vaudra peut-être pas le tien, mais la compagnie sera encore plus nombreuse.

À ces mots, l’Ankou disparut.

Laou ar Braz passa la semaine à faire le partage de ses biens entre ses enfants; le dimanche, à l’issue de la messe, il se confessa; le lundi, il se fit apporter la communion par le recteur de Pleyber-Christ et ses deux acolytes; le mardi soir, il mourut.

Sa largesse lui avait valu de faire une bonne mort.
Ainsi soit-il pour chacun de nous !
(conté par Le Coat. – Quimper, 1891.)

(Source : https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_de_la_mort_en_Basse-Bretagne/L%E2%80%99Ankou)
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 10:49

► La vision de Pierre Le Rûn

Au temps dont je vous parle, les tailleurs de campagne n’étaient pas nombreux. On venait souvent nous quérir de fort loin. Encore, pour être assuré de nous avoir, fallait-il nous prévenir plusieurs semaines à l’avance.

J’avais promis d’aller travailler au Minihy, à trois lieux de chez moi, dans une ferme qui s’appelait Rozvilienn.

Je me mis en route un après-midi de dimanche, à l’issue des vêptres, de façon à arriver pour souper à Rozvilienn. On m’avait demandé pour toute une semaine. Je tenais à être au travail dès le lundi matin.

- Ah ! c’est vous, Pierre? me dit Catherine Hamon, la ménagère, en me voyant apparaitre dans la cuisine.
- C’est moi, Catel… Mais je n’aperçois pas ici Marco, votre mari. Peut-être n’est-il pas encore revenu du bourg.
- Hélas ! il n’y est même pas allé… voici une quinzaine de jours qu’il est couché là, sans bouger.

Elle me montrait le lit clos, près de l’âtre. Je m’approchai, et, m’agenouillant sur le banc-tossel, j’écartai les rideaux.


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vpah-auvergne-rhone-alpes.fr



Le vieux Marco était étendu tout de son long, immobile. Sa figure était creusée par la maladie. Je pensaisi en moi-même : “celui-ci a presque pris sa tête de mort”.Néanmoins je lui fis mine riante, je le plaisantai, comme c’est l’habitude en pareil cas.

- Ça, Marco ! qu’est ce que tu fais donc là. En voilà une posture pour un homme de ton âge et de ton tempérament !... Te laisser terrasser ainsi, toi, un homme en chêne !

Il me répondit je ne sais quoi; il avait la respiration si oppressée, la voix si faible, que le son de ses paroles n’arriva pas jusqu’à mes oreilles.

- [b]Comment l’avez-vous trouvé, Pierre ?
me demanda Catherine, quand j’eus repris ma place à table, parmi les gens de la ferme.
- Heu ! dis-je, il n’est certainement pas bien, mais avec des corps bâtis comme l’est Marco, il y a toujours de la ressource.

Je ne disais pas le fond de ma pensée, ne voulant pas effrayer Catel. En allant me coucher, je songeais :
- C’est fini!...Il ne passera pas la semaine…En verité, mon  Pierre, tu ne tailleras plus de braies pour ton vieux client de Rozvilienn !...

Sur cette réflexion mélancolique, je me fourrais dans mes draps.

On me traitait à Rozvilienne, non pas en tailleur, mais en hôte. Au lieu de me faire coucher à la cuisine ou à l’écurie, comme cela arrivait souvent à mes confrères, on me réservait la plus belle pièce de toute la maison. C’était une vaste chambre qui, du temps où Rozvilienn était château, avait dû servir de salle. Elle communiquait avec la cuisine par une porte étroite, percée dans le pignono, et avait sur la cour une haute et large fenêtre d’autrefois, qui s’ouvrait presque du plancher au plafond. Car, elle avait un plancher, cette chambree, un parquet de chêne, un peu délabré, il est vrai, faute d’entretien, mais qui, avec les restes d’anciennes peintures, encore visibles, çà et là, sur les murailles, ne laissait pas de donner à tout l’appartement un certain air de noblese. Le lit était à baldaquin et faisait face à la fenêtre.

D’habitude, lorsque l’heure du “bonsoir” avait sonné, je m’arrêtais un instant sur le seuil de la chambre, et, avant de fermer la porte, je criais d’un ton d’importance aux gens de Rozvilienn encore réunis dans la cuisine :
- Saluez le marquis de Pont-ar-veskenn (Pont du dé à coudre) qui va, dans son lit à baldaquin, rejoindre Madame sa marquise !

Cette facétie ou d’autres du même genre les faisaient rire aux éclats.

Le matin, au premier déjeuner, avec des manières cérémonieuses, ils me demandaient des nouvelles de ma nuit. Je leur débitais les histoires les plus extraordinaires. J’avais reçu la visite de la Princesse aux cheveux d’or ou celle de la Princesse à la main d’argent. Vous voyez d’ici à quels développementms cela prêtait. Je vous promet qu’alors il n’y avait personne de triste.

Mais cette fois-ci, comme bien vous pensez, il ne pouvait être question ni de princesses, ni de marquises. J’avais le coeur navré de me dire qu’un de ces prochains noirs, je m’entendrais réveilller, pour aller assister ce bon Marco à ses derniers moments.

C’était vraiment un digne homme, que Marco Hamon : serviable, loyal, compatissant. Je me mis à me remérmorer toutes ses qualités, à part moi, et, ce faisant, je m’endormis.

Combien de temps dura mon somme, c’est ce que je ne saurais dire. Toujours esil qu’il me sembla soudain entendre craquer le bois vermoulu du parquet, comme si quelqu’un traversait la chambre.

J’ouvris les yeux.

La lune était levée. Il faisait clair comme en plein jour.

Je parcourus du regard toute la pièce. Personne !
J’allais me replonger sous mes draps, quand je crus sentir une fraîcheur sur mes épaules.
Je regardai du côté de la fenêtre et je vis qu’elle était ouverte. Je pensai que j’avais oublié de la fermer en me couchant. Je sautai à bas du lit, déjà j’avais la main sur un des battants, lorsque là dans la cour, à deux pas de moi, je vis un homme qui allait et venait, les bras derrière le dos, du pas nonchalant de quelqu’un qui attend, et qui se promène pour abréger l’ennui de l’attente. Il était grand, maigre, le chef ombragé d’un chapeau large.

Au milieu de la cour, près du puits, stationnait un char de structure grossière, attelé de deux chevaux étiques dont la crinière était si longue qu’elle trainait jusqu’à terrre et s’emmêlait dans leurs pieds de devant. Les montants étaient à claire voie; entre les barreaux, pendaient au dehors des jambes, des bras, voire des têtes, des têtes humaines, jaunes, grimaçantes, hideuses !

Il n’était que trop facile de deviner à quel boucher appartenait toute cette viande.
Croyez d’ailleurs que je restai à regarder ce spectacle moins de temps que je n’en met à vous le décrire.

Laissant la fenêtre telle qu’elle était, je regagnai mon lit à quatre pattes; j’avais une peur horrible que l’homme au grand chapeau me vît ou m’entendît.

Une fois au lit, je m’enfonçai tout entier sous les couvertures, mais j’eus soin de ménager à la hauteur de mes yeux une sorte de petit soupirail, de trou de jour, par lequel je pouvais continuer de voir, sans être vu.

Pendant près d’une demi-heure, l’homme au grand chapeau  passa et repassa dans la lumière de la fenêtre, découpant à chaque fois son ombre gigantesque sur le parquet d ela chambre.

Tout à coup, dans la pièce même, je distinguai de nouveau leb ruit de pas, qui précédemment m’avait réveillé.

C’était quelqu’un qui débouchait par l’embrasure de la porte, donnant accès dans la cuisine.

Il ressemblait de point à point à l’autre, à l’homme de la cour, sauf qu’il était encore plus grand, encore plus maigre. Sa tête n’était pas proportionnée à son corps. Elle était menue, menue, et elle branlait si fort en tous sens qu’on craignait sans cette de la voir se détacher. Ses yeux n’étaient pas des yeux, mais deux petites chandelles blanches brûlant au fond de deux grands trous noirs. Il n’avait pas de nez. Sa bouche riait d’un rire qui allait rejoindre ses oreilles.

Moi, je sentais des gouttes de sueur froide sourdre de mes tempes et ruisseler tout le long de ma poitrine, de mes cuisses et de mes jambes, jusqu’à mes pieds.
Quant à mes cheveux, ils étainet si raides que j’aurais pu, je crois, le lendemain encore, m’en servir comme d’aiguilles.

Ah! Il n’y a pas beaucoup de gens à savoir comme mo ice que c’est que la peur !
Attendez ! … Ce n’est pas tout.

L’homme à la tête démontée avait frôlé mon lit, en passant, mais il s’en était éloigné aussitôt pour aller se poster près de la fenêtre. Or, à ce moment, un deuxième personnage entra de la cuisine dans la chambre. Je l’entendis venir avant de le voir. Car il faisait un fameux bruit ! on l’eût dit chaussé de sabots trop grand sou trop lourds pour ses pieds. Il les trainait sur le plancher, les heurtait sans cesse l’un contre l’autre, trébuchait, se rattrapait, menait, en un mot un tel vacarme que ma foi! Persuadé que c’était à moi qu’on en voulait décidément, et, préférant la mort même à l’angoisse qui me dévorait, je rejetai mes draps et me dressai sur mon séant.

L’homme aux sabots s’arrêta immédiatement; il était à trois pas de mon chevet.Je le reconnus  tout de suite. C’était Marco Hamon, le pauvre cher Marco.

Il me lança un regard désespéré qui me fit dans le coeur comme le froid d’un coup de couteau. Puis, ayant poussé un long et triste soupir, il me tourna brusquement le dos. Tout disparut.

Les battants de la fenetre se refermèrent avec violence.
Quelques minutes encore, par les routes pierreuses, au loin, sous la lune, retentit le wig-a-wag du chariot funèbre. Il n’y avait pas de doute possible :  l’Ankou emmenait Marco.

Je n’osais plus rester seul dans la chambre. Je me réfugiai à la cuisine. J’y trouvais Catel assise dans l’âtre, et somnolant à demi, près de la chandelle de résine qui éclairait à peine.

- Comment va Marco? Lui demandai-je. Elle se frotta les yeux et murmura :
- Je suis restée le veiller. Je crois qu’il repose. Il n’a eu besoin de rien.
- Voyons ! dis-je.

Nous penchâmes nos têtes à l’intérieur du lit clos. Effectivement, Marco Hamon n’avait eu besoin de rien : il était mort !... Je lui fermai les yeux, non sans y avoir lu le même regard désespéré qu’il m’avait lancé tout à l’heure, en passant dans la chambre.

Je suis sûr que Marco Hamon, avant de s’en aller, avait demandé à venir me trouver dans mon lit, “parce qu’il avait quelque chose à me dire”. J’eus le tort de l’effaroucher, étant moi-même affolé par l’épouvante. C’est le plus grand de mes remords.

Et maintenant, vous pouvez m’en croire, moi qui ai vu l’Ankou comme je vous vois : c’est une chose terrible que de mourir !
(conté par Pierre Le Run, tailleur. – Penvénan, 1886.)

source : https://fr.wikisource.org/wiki/La_L%C3%A9gende_de_la_mort_en_Basse-Bretagne/L%E2%80%99Ankou)
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 10:51

► le bateau de la nuit


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Le bateau de la Nuit, nommé Bag Noz en breton, a pour capitaine l’Ankou de la mer. L’Ankou est celui qui vient chercher le prochain vivant pour l’emmener faire un voyage sans retour dans l’Autre Monde. Il ne reste capitaine qu’une année, son âme tourmentée et ensorcelée tentant désespérement d’attirer les hommes vers lui. Enfin, son devoir de multiples fois accompli, il peut aller se reposer en laissant sa place d’Ankou de la mer au premier noyé de l’année.

Les marins naviguent et font leur métier, mais dans le Raz de Sein, le Bag Noz surgit n’importe quand devant eux. Ils sont nombreux à l’avoir vu. Le bâteau semble aller à la dérive et être à l’abandon, toutes ses voiles dehors. Si les marins veulent l’aborder, le Bag Noz s’éloigne doucement, incitant les hommes à le suivre imperceptiblement toujours plus près des écueils acérés. Ceux qui l’ont suivi sont tous morts.






Mais souvent, les pêcheurs informés comprennent qu’ils sont face au Bateau de la Nuit et ne le suivent pas. Un signe de croix est alors le plus sûr moyen de se protéger et d’éloigner la mort qui rode devant eux. Pourtant, ils savent tous que le Bag Noz est annonciateur d’un décès prochain. Il ne leur reste plus qu’à rentrer au port et à prier pour la paix des âmes des trépassés. Ils savent que sous peu la mort va encore frapper.

Lorsque la tempête se donne en spectacle et que les embruns fouettent les visages, que les granits se transforment en de gigantesques remparts ruisselants et que le Bag Noz pousse des cris lugubres et froids, l’Ankou aim
e alors quitter sa barque et venir s’asseoir sur un rocher de l’Ile de Sein. Il aime regarder la mer se déchaîner et s’ouvrir en symphonie sur les écueils. Il sait bien que son travail sera rude à la suite de ce spectacle. Il va falloir prendre tous les morts et leur faire traverser la mer, loin, très loin, vers l’Autre Monde où reposent les âmes.


(source : http://www.coeurdebretagne.com/pages/contes-et-legendes/le-bateau-de-la-nuit.html#BmODVoSHhpLZL3Sd.99)
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 11:51

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LES LAVANDIERES DE LA NUIT

► Noms
► Mythologie celtique des Gaëls
► La messagère de la mort
► L’expiatrice des péchés
► Les mères infanticides
► Les lavandières malhonnêtes
► Les travailleuses du dimanche
► folklore par région

France
• Bretagne
• En Languedoc
• Au Centre

► Contes et légendes
L’histoire de Wilhem Postik
• La lavandière de la nuit
• La lavandière de la nuit est bien là…

► Autres légendes se rapportant à la mort
Les larmes de Saint Dieu
• La jeune fille de Coray





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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 11:58

Les lavandières de la nuit




une lavandière de nuit ou lavandière de la mort est un personnage de légende, une créature féminine ou une revenante, rencontrée de nuit, nettoyant un linge dans un cours d’eau ou un lavoir. La lavandière est toujours liée au domaine de la mort : selon les traditions, elle est annonciatrice d’un décès, ou bien elle est condamnée dans la mort à expier ses anciens péchés.

La lavandière de nuit apparait sous d’autres noms dans différents pays d’Europe et les croyances perdurent jusqu’au début du XXe siècle. Les premierès mentions datent du VIIIe siècle, dans les texte gaéliques où la rencontre d’une être féminin qui lave du linge ensanglanté fait référence au mythe celtique irlandais des déesses guerrières. Très présentes dans le folklore irlandais et écossais, ces lavandières de nuit se retrouvent dans d’autres régiosn d’Europe. Selon les époques et traditions, ces légendes sont parfois influencées ou confondues avec les légendes de la banshee, la dame blanche, la fileuse de nuit, les fées ou les fantômes.



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Les Lavandirèes de la nuit, 1861, Yan’ Dargent, huile
Sur toile, 75x150cm.


► Noms

Le folklore de la lavandière de nuit est présent dans de nombreuses régions d’Europe.

En gaélique écossais elle est appelée Bean nighe, c’est-à-dire “femme laveuse”, parfois sous le diminutif ban nhigheachain “petite laveuse” ou bien nigheag na h-àth “ laveuse du gué”.

En irlandais, bean niochain,  et sur l’Île de Man,  ben niaghyn. [/color][/b]

Moins fréquente dans le reste des îles Britanniques,, elle est nommée en anglais night washerwoman (“laveuse de nuit”) ,  ou midnight washerwomen (“laveuse de minuit”).

En breton, elle est nommée Kannerez noz.

En français, lavandière de nuit ou lavandière de la nuit,; l’ancien terme lavandière (dérivant du verbe laver) désignait une “femme qui lave le ligne par profession”, synonyme de blanchisseuse ou laveuse.

En portugais, le personnage de légende est la lavandeira da noite

En Suisse romande, gollière a noz.



LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081611554822443815849497


Avant le XIXe siècle, les lavoirs de campagne étaient des points d’eau aménagés simplement, parfois éloignés des habitations


► mythologie celtique des Gaëls

Dans la littérature irlandaise médiévale, des scènes décrivent des créatures féminines lavant des linges ensanglantés ou des linceuls, en signe d’annonce des morts prochaines durant les batailles à venir. En raison du mélange de concepts païens et chrétiens dans ces textes, l’interprétation en est difficile. Mais pour de nombreux spécialistes, ces scènes au bord de l’eau sont une référence à l’Autre Monde celtique et aux anciennes déesses guerrières.





Dans la Civilisation celtique, Françoise Le Roux et Christian-Joseph Guyonvarc’h font ainsi le rapprochement entre la lavandière de la nuit et le mythe de la déesse celte Morrigan, qui annonce la mort du hérros Cúchulainn en lavant ses vêtements ensanglantés dans une rivière.

► ► la messagère de la mort

Le personnage de la lavandière de nuit (bean nighe) semble présente dans le folklore médiéval et ancien des régions de langues gaéliques (Ecosse,Irlande), comme annonciatrice des morts prochaines. Dans le folklore plus moderne de ces régions, les légendes de lavandières semblent moins fréquentes et le rôle de messagère de la mort est généralement endoé par “la crieuse”, connue aujourd’hui comme banshee, qui annonçait les morts en hurlant des mélopées funèbres.

► l’expiatrice des péchés

Les légendes de lavandière du folklore moderne comportent de nombreuses considérations morales inspirées par la religion chrétienne : rappel d’interdits religieux, expiation des péchés par une âme sans repos, lavandière assimilée à une créature du diable…

Pour Giraudon, la fonction de ces légendes était de renforcer certains interdits sociaux ou religieux : principalement celui de punir les femmes quis continuaient de laver le linge après le coucher du soleil, alros que la nuit était traditionnellement consacrée au repos et le jour au travail. Le risque de rencontrer la lavandière de nuit serait aussi une incitaiton pour les villageois à ne pas sortir la nuit et rester dans leur maison; un principe qui était recommandée par l’Eglise et parfois renforcé en Bretagne au XIXe siècle par les cloches du soir qui sonnaient une sorte de couvre-feu.

► les mères infanticides

Selon George Sand, les lavandières de nuit sont des mères qui sont maudites pour avoir tué leurs enfants :
“Les véritables lavandières sont les âmes des mères infanticides. Elles battent et tordent incessamment quelque objet qui ressemble à du linge mouillé, mais qui, vu de près, n’est qu’un cadavre d’enfant. Chacune a le sien ou les siens, si elle a été plusieurs fois criminelle. Il faut se garder de les observer ou de les déranger; car, eussiez-vous six pieds de haut et des muscles en proportion, elles vous saisiraient, vous battraieint dans l’eau et vous tordraient ni plus ni moins qu’une paire de bas”.

Comme l’écrit Maurice Sand :
“ À la pleine lune, on voit, dans le chemin de la Font-de-fonts (“ Fontaine des Fontaines”) d’étranges laveuses; ce sont les spectres des mauvaises mères qui ont été condamnées à laver, jusqu’au jugement dernier, les langes et les cadavres de leurs victimes”.

► les lavandières malhonnêtes

Selon une autre tradition, il s’agit de lavandières qui étaient chargées de laver le linge des pauvres. Par cupidité, elles remplaçaient le savon par des caillous avec lesquels elles frottaient le linge. Non seulement celui-ci ne pouvait redevenir vraiment propre, mais il était terriblement abimé par ce traitement. Pour les punir de ce forfait, elles ont été condamnées à laver éternellement des linges qui restent sales.





► les travailleuses du dimanche

Il s’agirait de lavandières qui auraient transgressé la règle religieuse du repos dominical en lavant du linge le dimanche; de ce fait, elles seraient condamnées à travailler pour l’éternité (on retrouve des éléments proches dans les légendes de naroues, naroves, ou naroua de certaines vallées savoyardes). Selon les régions, cette interdiction portait égalemnet sur le samedi après-midi. Dans beaucoup d’endroits, l’interdiction portait ur le vendredi saint voire toute la semaine sainte. L’interdiction de laver le linge pouvait même s’étendre à tous les vendredis de l’année, comme attesté en Bretagne vers 1628.

► Folklore par région

*** France
Au XIXe siècle, la croyance pour les lavandières de nuit était très présente en Bretagne et Normandie, mais elle est aussi attestée dans de nombreuses autres régions de France: le Berry, les Pyrénées, les Alpes, l’Alsace, le Morvan, la Creuse, la Bourgogne, l’Ariège.

*** Bretagne
En Bretagne, les légendes de lavandière de nuit sont attestées par Jacque Cambry dès le XVIIIe siècle:
“Les laveuses ar cannerez nos, (les chanteuses des nuits) qui vous invient à tordre leurs linges, qui vous cassent le bras si vous les aidez de mauvaise grace, qui vous noyent si vous les refusez, qui vous portent à la charité; etc. etc.”



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L’écrivain breton Jacques Cambry (1749-1807)



De nombreux récits ont été collectés durant les XIXe et XXe siècles, elles sont nommées en breton ar c’hannerezd-noz, ar c’houerezed-Noz ou ar vaouez o welc’hin. Les récits tardifs qui nous sont parvenus ne permettent pas d’affirmer que ces lavandières ont la même origine que les bean nighe du folklore irlandais et écossais.

Selon les légendes bretonnes, les lavandières sont des revenantes dont le nom est connu de tous (parfois habillées de blanc, des dames blanches) ou bien ce sont des êtres surnaturels anonymes qui apparaissent sous une forme humaine. Les lavandières portent souvent le costume traditionnel de la région. Elles sont généralement solitaires, avec un visage effrayant et généralement douées d’une grande force ou agilité. Selon les légendes, elles restent silencieuses ou bien s’adressent au passant, lui demandant parfois de l’aide pour essorer son linge. Elle est rencontrée durant l’année les oir ou en pleine nuit dans des lieux connus (lavoir, bord d’un ruisseau), parfois durant les nuits de pleine lune, parfois seulement la veille de la fête des morts (Toussaint).

Dans de rares légendes, la lavandière annonce la mort par sa rencontre (mauvais présage) ou bien par des paroles. Mais dans la plupart des récits collectés aux XIXe et XXe siècles, les légendes de lavandières s’inscrivent dans une significatin avant toute morale, fortement teintée par les préceptes chrétiens: la lavandière est ainsi décrite comme une revenante qui fait pénitence pour sa mauvaise conduite passée (péchés), condamnée à la rude tâche du nettoyage en frottant pendant des heures un linge.

Les motifs d’expiaton des péchés sont variés: veuve qui a enseveli son mari dans un linceul sale, morte qui a été ensevelie dans un linceul sale, mère infanticide, enfants mort savant le baptême, femme qui lavait le linge le dimanche, lavandière malveillante ou de mauvaise réputation…

Selon une tradition bretonne, il s’agit de défuntes qui ont été ensevelies dans un linceul sale:


BRETON :
Quen na zui kristen salver
Rede goëlc’chi hou licer
Didan an earc’h ag an aër


FRANCAIS :
Jusqu’à ce que vienne un chrétien sauveur
Il nous faut blanchir notre linceul
Sous la neige ou le vent


Collin de Plancy décrit les croyances bretonnes avant 1863:
“En Bretagne, des femmes blanches, qu’on appelle lavandières ou chanteuses de nuit, lavent leur linge en chantant, au clair de lune, dans les fontaines écartées; elles réclament l’aide des passants pour tordre leur linge et cassent les bras à qui les aide de mauvaise grâce”.

Il est à noter que la traduction de kannerezh-noz en chanteuse de nuit est peut-être inexacte. Le breton fait une distinction entre kannerez (lavandière) et kanourezh (chanteuse), de même que le verbe kan (chanter) ne se prononce pas tout à fait comme kann (battre le linge). D’ailleurs, les légendes bretonnes font rarement état de lavandières qui chantent pour attirer les autres femmes. Celles-ci sont au contraire silencieuses.

*** En Languedoc
Selon les légendes des Corbières occidentales en Languedoc, les fées lavandières peuplent les grottes et les endroits ténébreux, sortent la nuit et vont laver leur linge avec des battoirs d’or dans le Lauquet (rivière affluent de l’Aude) ou les ruisseaux voisins. Elles sont terrifiantes d’aspect et peuvent avoir deux têtes. On les trouve largement représentée dans toutes les Corbières occidentales et le Limouxin (Rennes-les-Bains, Sougraigne, Fourtou, Laroque-de-Fa, Ginoles, Couiza, Limoux, Brugairolles, Malviès, etc).

*** Centre
George Sand évoque la légende des lavandières ou laveuses de nuit dans plusieurs de ses livres, comme le roman Jeanne en 1844 et, plus tard, en 1858, les légendes rustiques où elle leur consacre un chapitre. Elle convient volontiers que ces légendes sont des superstitions causées par des phénomènes naturels incompris, mais reste sensible à  leur intérêt culturel :
“Nous avons entendu souvent le battoir des laveuses de nuit résonner dans le silence autour des mares désertes. C’est à s’y tromper. C’est une espèce de grenouille qui produit ce bruit formidable. Mais c’est bien triste d’avoir fait cette puérile découverte et de ne plus pouvoir espéer l’apparition des terribles sorcières, tordant leurs haillons immondes, dans la brume des nuits de novembre, à  la pâle clarté d’un croissant blafard reflété par les eaux”.


SOURCE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Lavandi%C3%A8re_de_nuit
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 12:26

Contes et légendes

Les lavandières de la nuit (ou de la mort) sont des âmes damnées qui hantent les campagnes. Tout au long de la nuit elles travaillent à laver, essorer et faire sécher des suaires dans l’attente d’être libérées. On dit qu’elles sollicitent l’aide de ceux qui croisent leur chemin afin d’essorer les suaires.




C’est l’histoire d’un mauvais garçon Wilherm Postik, qui ne croyait en rien, ni a Dieu ni a l’Ankou. Il ne craignait que la soif et les filles laides. Un soir, rentrant chez lui un peu tard, glacé par le froid de Novembre, il décida de passer au court par la douez (les douves). La girouette du château tenta de l’avertire de ne pas aller plus loin, la cascade le pria de s’arrêter, rien n’y faisait.

Plus loin, il croisa l’Ankou et ne le reconnu même pas,
“Qui es-tu ?” lui dit-il
“Je suis le frappeur sans regard et sans égard ! Je prend et je surprend” répondit l’Ankou
“ “mais ou vas tu aujourd’hui d’un pas si pressé?” lui dit Wilherm
“Je vais chercher Wilherm Postik !” répliqua l’Ankou
Wilherm éclata de rire et poussa plus loin.

Arrivant prés du lavoir, il aperçu deux femmes qui étendaient du linge sur les buissons.
“Que voilà de jolies jeunes filles qui n’ont pas peur de la nuit, pourquoi êtes vous si tard mes petites colombes?”
“Nous lavons, nous séchons, nous cousons” répondirent elles
“Quoi donc?” demanda Wilherm
“Le linceul du mort qui parle et qui marche encore”
Wilhem éclata de rire et continua son chemin. A mesure qu’il avançait, les coups de battoirs des lavandières se faiseint plus nets.
Dès qu’elles l’aperçurent, elles se précipitèrent en lui présentnat leurs suaires lui demandant de les aider à les tordre.
“Un petit service ne se refuse pas !” répondit-il aux belles lavandières.

Il posa son bâton et pris le bout du drap mortuaire ayant soin de le tordre du même côté, car il avait appris des anciens que c’était le seul moyen de ne pas être brisé. Mais pendant qu’il tournait, d’autres lavandières se mirent à tourner autour de lui. Il reconnu, sa mère, ses soeurs et sa tante qui lui criaient “Mille malheur à celui qui laisse brûler les siens dans l’enfer, mille malheurs!!!” Toutes les lavandières reprient en coeur: “Mille malheurs, mille malheurs!!!”.

Wilherm, hors de lui, sentit ses cheveux se dresser sur sa tête et dans son trouble, il oublia un instant la précaution et tourna led raps de l’autre côté. A l’instant même, ses mains se prirent dans le linceul comme dans un étau. Il tomba broyé par les bras de fer de la lavandière.

Wilherm Postik était acquis à la damnation. Son corps fut déposé en dehors du cimetière, sous l’escalier de pierre, là où s’arrêtent les chiens et les mécréants.
http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2012811825-Les-lavandiere-de-la-nuit.html



LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081612313822443815849554



Sur les landes marécageuses, les “Kannerezed noz” (lavandières de la nuit) supplient le passant attardé de les aider à essorer leurs draps. Ce sont des “anaon”, âmes condamnée à laver des linceuls du coucher au lever du soleil. Gare aux malheureux qui, reconnaissant une parente défunte accède à la demande: s’il ne prend pas garde à tourner dans le même sens que la femme pour éviter de tordre le suaire, c’est son propre corps qu’il tordra dans le linceul. Il s’effondrera, vidé de son sang…


**** La lavandière de la nuit (Kannerez noz)

Loeiz Pabic était content: il avait bien vendu sa vache à la foire de Guémené et prit la route de Melrand de fort bonne humeur. Aussi s’arrêta-t-il à la “taverné” de Talvern pour boire une bonne bolée de cidre. Quand il arriva du côté de la chapelle du Guellouit, la nuit était sombre et bien avancée. Du côté de la rivière, il entendit distinctement : tap!Tap!Tap!. Intrigué, il s’avança et vit une lavandière qui battait son linge.

- Que faites vous donc à laver si tard en cet endroit?
- Je  lave le linceul de Loeiz Pabic qui sera en terre dans les trois jours.

Elle tourna sa tête vers lui et il vit alors son horrible face de spectre…Terrifié, les cheveux droits sur la tête, il prit ses jambes à son cou jusqu’à sa ferme de Melrand et raconta les faits à Maijosep sa femme. Elle se moqua de lui en disant qu’il n’aurait pas dû s’arrêter à Talvern et boire du cidre. Il mangea quand même sa soupe, se coucha et dormit fort mal.

Au matin, Maijosep voulut le réveiller. Il était raide mort.
Source : http://lbdeb.free.fr/histoire-des-kannerezed-noz--lavandieres-de-la-nuit-.html



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*****La lavandière de la nuit est bien là…

Un soir de veillée au coin du feu à Keramborgne, on parlait de revenants, d’esprits, de fantôms et d’apparitions de toutes sortes.

Laouic Mihiac disait avoir vu la lavandière de la nuit lavant un linceul au clair de lune, attendant le voyageur attardé pour l’aider à le tordre et à l’égoutter.

Malheur à l’imprudent qui l’écoute! Car il ne sait pas qu’il faut alors impérativement le tordre dans le même sens qu’elles pour qu’elles se lassent et abandonnent. Malheur à celui qui se trompe, il a les bras happés et brisés par le longe qui finit par l’entourer jusqu’à l’étouffer. S’il refuse de les aider, elles l’enroulent dans les linges et le noient dans le lavoir, tout en le frappant avec leurs battoirs. Elle lui tord les bras, puis tout le corps. Le lendemain, on le trouve mort près du doué.

C’est ce qui arriva au malheureux Tanic Kloarec de Pont-ar-goazan une nuit qu’il s’était attardé à boire au bourg de Plouaret.


Source: http://lbdeb.free.fr/histoire-des-kannerezed-noz--lavandieres-de-la-nuit-.html
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeJeu 16 Aoû - 12:45

Autres légendes se rapportant à la mort

► Les larmes de Saint Sieu
Saint Sieu est le patron de Lancieux, petite station balnéaire entre Saint-Briac et Saint-Jacut-de-la-Mer. C’était un disciple de Saint-Brieuc.




C’est par la mer que, de l’embouchure du Gouët, il s’était rendu à l’estuaire du ruisseau du Lastier pour établir son monastère. La veille du jour de la mort de Saint-Brieuc, il vit en songe celui-ci gravir les degrés d’une échelle qui touchait le ciel. Il prit en toute hâte le chemin du Champ du Rouvre et arriva pour recueillir le dernier souffle de son maitre.

Cette mort lui causa un profond chagrin et quand il revint à son monastère, en mémoire de celui qu’il ne cessait de regretter, il fit jaillir une fontaine du rocher. Cette source n’assèche jamais. Elle coule goutte à goutte, comme des larmes qui tombent.

Saint Sieu avait bâti une église. Quand il mourut, ses paroissiens l’ensevelirèrent dans cette église. Le lendemain de son inhumation on trouva le corps au bord de la mer. Il en fut de même à plusieurs reprises. Les lancieutains comprirent alors que leur saint patron voulait qu’une église fût édifiée à l’endroit même choisi par lui  pour mourir. Quand on l’eut mis dans l’église neuve, il ne la quitta plus.


SOURCE : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2014583709-Les-larmes-de-Saint-Sieu.html



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► La jeune fille de Coray


… En ce temps-là, il y avait à Coray une jeune fille dont la mère venait de mourir et qui ne pouvait se consoler de cette perte.

Elle ne faisait que pleurer, jour et nuit. Tout ce que les voisins pitoyables lui disaient pour tâcher d’apaiser sa douleur ne contribuait qu’à l’aviver encore.
Souvent elle se démenait comme une folle en criant :
- Je voudrais revoir ma mère! Je voudrais revoir ma mère!

En désespoir de cause, les voisines eurent recours au recteur qui était un saint homme. Celui-ci se rendit auprès de la jeune fille et, au lieu de lui faire des reproches de ses lamentations, se mit à la plaindre doucement. Puis, après l’avoir un peu calmée de la sorte, il lui dit :
- Vous seriez bien aise de revoir votre mère, n’est-ce pas mon enfant?
- Oh! Monsieur le recteur, il n’y a pas un instant dans la journée où je ne supplie Dieu de m’accorder cette faveur.
- Eh bien! Mon enfant, il va être fait selon votre désir. Venez me retrouver ce soir au confesionnal.





Elle fut exacte au rendez-vous. Le recteur la confessa et lui donna l’absolution.

- Maintenant ajouta—t-il, restez agenouillée ici, en prière, jusqu’à ce que vous entendiez sonner minuit à l’horloge de l’église. Vous n’aurez qu’à écarter légérement le rideau du confessionnal et vous verrez passer votre mère.

Cela dit, le recteur s’en alla. La jeune file demeura en oraison,  le temps prescrit. Minuit sonna. Elle écarta le pan du rideau et voici ce qu’elle vit.

Une procession d’âmes défuntes s’avançait, par le milieur de la nef, vers le choeur. Toutes marchaient d’un pas silencieux et ne faisaient pas plus de bruit que ne font les nuages d’été, un jour de calme, en traversant le ciel.

Une d’elles cependant, la dernière, semblait se trainer péniblement et son corpt était déjeté parce qu’elle portait un seau plein d’une eau noire qui débordait.




La jeune fille reconnut en elle sa mère et fut frappée de l’expression de courroux qui se peignait sur son visage.
Aussi, rentrée au logis, pleura-t-elle plus abondamment encore, persuadée que sa mère n’était pas heureuse dans l’autre monde. Puis, ces eau et cette eau noire l’intriguaient.

Dès l’aube, elle courut s’en ouvrir au vieux recteur.
- Retournez encore ce soir à votre poste, répondit le prêtre. Vous serez peut-être renseignée sur ce que vous désirez savoir.

A minuit, les ames défuntes défilèrent silencieusement comme la veille. La jeune fille, par l’entrebâillement du rideau, regardait. Sa mrère ne vint encore que la dernière; cette fois, elle était toute voûtée car, au lieu d’un seau, elle avait à en porter deux; elle pliait sous le faix et son visage était presque noir de colère.

Pour le coup, la jeune fille ne put se retenir d’interpeller la morte.
- Mamm! Mamm! Qu’avez-vous que vous paraisser si sombre?

Elle n’avait pas fini que sa mère se précipitait sur elle, et lui criait, secouant son tablier jusqu’à l’arracher :

- Ce que j’ai ? Malheureuse!... Cesseras-tu bientôt de me pleurer? Ne vois-tu pas que tu me forces, à mon âge, à faire le métier d’une porteuse d’eau? Ces deux seaux sont pleins de tes larmes et si tu ne te console pas dès à présent, je les devrais porter jusqu’au jur du Jugement. Souviens-toi qu’il ne faut point pleurer l’Anaon. Si les âmes sont heureuses, on trouble leur béatitude; si elles attendent d’être sauvées, on retarde leur salut; si elles sont damnées, l’eau des yeux qui les pleurent retombe sur elles en une pluie de feu qui redouble leur torture en renouvelant leur regrets”.

Ainsi parla la morte.

Quand le lendemain, la jeune fille rapporta ces paroles au recteur, celui-ci demanda:
- Avez-vous  pleuré depuis, mon enfant?
- Certes non, et dorénavant point ne le ferai
- Retournez donc ce soir encore à l’église. Je pense que vous auriez lieu de vous réjouir…


La jeune fille se réjouint, en effet, car sa mère marchait en tête de la processions des âmes défuntes, la figure toute claire, toute rayonnante d’une félicité céleste.


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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeVen 17 Aoû - 18:08

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Les Korrigans


Les lutins et les gnomes qui abondent en Bretagne se nomment ici korrigans, farfadets, korrils ou poulpiquets.
Toujours d’allure humaine et de toute petite taile, ces créatures se révèlent parfois capricieuses et facétieuses. Ils sont toujours prêts à vous entrainer dans leur sarabande et sont partout. Peu actifs en hiver, ils se calfeutrent sous terre ou aux creux des arbres; aux beaux jours, ils deviennent familiers et farceurs, menant parfois grand bruit, la nuit pour effrayer l’habitant.


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Les korrigans, “danseurs de nuit” de l’ile d’Ouessant invitent les passants à se joindre à leur ronde sur les falaises en leur promettant des trésors. Celui qui accepte doit planter son couteau en terre; puis, il faut qu’en suivant la danse, il rase le couteau à chaque tour sans l edépasser. S’il réussit, les lutins lui accordent sa demande quelle qu’elle soit.

Ces êtres avaient pour repaires des dolmens ou des grotes dans lesquels ils amassaient de fabulleux trésors.

http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2007667881-LES-KORRIGANS.html


LES KORRIGANS

►Description
► Dans la culture
► Citations


Contes et légendes sur les Korrigans
Histoire des deux bossus
• La grotte des korrigans
• Paterne et le jeune sabotier
• Le plus petit des korrigans
• Legende du manoir de Coatbily
• Le korrigan de la bibliothèque
• La reine des korrigans
• La pierre merveilleuse
• La famille des Monts d’Arrée
• Le roi des Korrigans
• Le champ du lutin





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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeVen 17 Aoû - 18:12

LES KORRIGANS


Le korrigan est une créature légendaire de Bretagne, comparable au lutin.
Bienveillant ou malveillant selon les cas, il peut faire preuve d’une extrême générosité, mais est capable d’horribles vengeances.

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Représentation populaire ancienne de Korrigans



La langue bretonne connait un très grand nombre de mots pour désigner le petit peuple, et dans cette “région infestée de lutins”, il est commun de les distinguer par leur habitat. Pierre Dubois attribue aux kornikaneds les bois, aux korils, courils, corrics, kriores, kéréores et kannerez noz les landes, aux poulpiquets les vaux, aux teuz les près, aux boléguans les tumuli, aux hoseguéannets les cercles de pierres et aux boudics, boudiguets et bouffon noz les fermes.
Mais la Bretagne connait aussi des “farfadets”, “duz”, “korrig”, “kerrighed”, “komaudons”, “korandons”, “kormandons”, “kérion, “ozégan”, “fomiquets” ou encore “chorriquets”. Au fil du temps, toutes ces petite créatures jadis distinctes sont venues à être désignées sous l’unique nom de “korrigan”.




► description

Les korrigans font aussi partie du petit peuple, ce sont des esprits prenant l’apparence de nains dans la tradition celtique, et en particulier bretonne. Leur apparence est variée, ils peuvent être dotés d’une magnifique chevelure et d’yeux rouges lumineux, à l’aide desquels ils sont censés ensorceler lels mortels ou être décrits comme étant petits, noirs et velus, coiffés de chapeaux plats avec des rubans de velours, les filles étant coiffées de bonnets violets. Pierre Dubois les décriti comme des nains cornusu hauts d’une à eux coudés, aux pieds de boucs, aux sabots de fer et aux griffes de chat.




Les contes les situent le plus souvent dans des grottes, les tumuli ou encore dans les dolmens. Mais ils hantent également les sources, les fontaines ou les landes du pays breton.

On leur attribue les ronds de sorcières qu’on trouve parfois sur les prés ou dans les sous-bois. On dit qu’ils font cercle pour danser à la tombée du jour. Au mortel qui les dérange, il arrive qu’ils proposent des défis qui, s’ils sont réussis, donnent le droit à un voeu (ce qui est en général le cas pour les hommes bons) mais qui peuvent, en cas d’échec, se transformer en pièges mortels menant tout droit en enfer ou dans une prison sous terre sans espoir de délivrance. Dans la nuit du 31 octobre, on prétend qu’ils sévissent à proximité des dolmens, prêts à entrainer leurs victimes dan sle monde souterrain pour venger les morts des méfaits des vivants. Cette tradition les rattahce à la nonmoins celtique halloween à l’origine fête de Samain; nouvel an celtique, devenue au fil des siècles et des religions la fête que nous connaissons aujourd’hui.

Parfois aussi, ils symbolisent la résistance de la Bretagne à la christianisation et on leur prête alors des facéties nocturnes au voisinage des églises prenant les prêtres pour cibles.



► dans la culture

Les korrigans sont devenus bien connus ces dernières années dans l'illustration et la littérature populaire bretonne. Pascal Moguérou en a notamment fait son thème favori depuis plusieurs années. Renaud Marhic a publié un polar noir intitulé Korrigans Connection, Erwan et Ronan Le Breton, une bande dessinée, Les Contes du Korrigan, chez Soleil « celtic ». Un collectif a travaillé sur Les Contes du Korrigan.

Barradig le Korrigan de Roc'h Trevezel, par la Cie. Coppelius, est un spectacle féérique de marionnettes à fils traditionnelles. Les textes sont dits et chantés par les personnages sur des airs de chants traditionnels irlandais ou tirés du folklore breton (Barzaz Breiz). Barradig est un korrigan qui vit dans les Monts d'Arrée à Roc'h Trevezel où il coule des jours paisibles, jusqu'au jour où son meilleur ami Tad Hunvreer disparait sans laisser de trace. Il part à sa recherche accompagné d'une hermine et chemin faisant, rencontre les créatures mystérieuses qui peuplent les nuits et l'imaginaire de Bretagne.


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081706142622443815851568
Les marionnettes-korrigans de la Cie. Coppelius



► Citations



« C'est l'heure de se lever, de courir dans la vallée et d'effrayer les passants, la nuit nous appartient, évitez notre chemin, car nous sommes les korrigans. »
— G. Foucher , extrait de la chanson des korrigans du spectacle chanté pour marionnettes Barradig le Korrigan de Roc'h Trevezel, par la Cie. Coppelius


« Poulpiquet est le nom donné, dans la légende, aux enfants des jolies korriganes qui, fils ou filles des affreux korrigans, exercent la laideur de leur père avec une effroyable prodigalité. Or, les clients du petit café nous ayant paru pour la plupart fort laids, nous avions baptisé le lieu de leurs rencontres "le café des Poulpiquets" qui devint ensuite, par abréviation "le Poulpiquet". »
— René Peter , Une saison avec Marcel Proust, Gallimard, collection « NRF », 2005 (ISBN 978-2070774340)


« J'ai paru au jour, sous les dehors bénins d'un chaton de deux mois. Bonnes gens ! vous m'avez recueilli, sans savoir que vous hébergiez le dernier démon de cette Bretagne ensorcelée. "Gnome", "poulpiquet", "kornigaret", "korrigan", c'est ainsi qu'il fallait me nommer, et non "Poum" ! »
— Colette , Poum




SOURCE TEXTE :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Korrigan
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeVen 17 Aoû - 19:06

Contes et légendes

L’histoire des deux bossus

Il y avait une fois, deux tailleurs qui habitaient la même rue et étaient affligés de la même difformité: ils étaient aussi bossus l’un que l’autre. Cela leur valait d’être la risée de tout le village et ils ne pouvaint croiser personne ur leur chemin sans en recevoir des moqueries.


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L’un s’appelait Kaour et l’autre Laouig. Kaour était d’un heureux tempérament; il répondait aux plaisanteries par des plaisanteries encore plus fines; tout le temps qu’il était installé à coudre, il n’arrêtait pas de raconter à qui volait les entendre de savoureuses histoires et de chanter d’une voix de fausset des chansonnettes humoristiques et des romances sentimentales; il prenait la vie par le bon bout. Laouig, au contraire, était continuellement renfrogné, il supportait mal les moqueries et ne se mettait guère en frais pour distraire ses pratiques. Ajoutons qu’il aimait l’argent… et que lorsqu’il pouvait voler son prochain il ne laissait jamais passer l’occasion.

Une nuit, Kaour rentrait d’une journée de travail à la ferme de Penhoat-uhella, où il avait eu à confectionner les habits de noce du fils de la maison, et traversait au clair de lune une grande lande où, parmi les ajoncs, se dressaient plusieurs menhirs. Soudain, alors qu’il en atteignait le sommet, il entendit de petites voix fluettes qui chantaient.
- Dilun, dimeurz, dimerc’her (lundi, mardi, mercredi en breton)
- Tiens! se demanda-t-il, qui peut donc chanter ainsi dans ce lieu désert?
Il s’approcha tout doucement, en évitant de faire du bruit, et vit une bonne centaine de petits korrigans qui dansaient en rond en se tenant par la main.
(les korrigans sont des lutiins, des farfadets, pas méchants mais plutôt farceurs)

L’un d’eux s’époumonait à chanter : Dilun, dimeurz, dimerc’her!

Et tous les autres reprenaient en choeur, en redoublant leurs entrechats : Dilun, dimeurz, dimerc’her!
Kaour fit prudemment demi-tout, sur la pointe des pieds, car il avait entendu dire que les voyageurs attardés, qui se trouvaient à traverser une lande où dansent les korrigans est sûr d’être entrainé dans leur ronde et forcé de tourner avec eux jusqu’au premier chant du coq.


Mais si discrètement qu’il eût opéré sa retraite, il n’en fut pas moins remarqué par les danseurs nocturnes qui, interrompant leur ronde se ruèrent vers lui en poussant des cris stridents et l’eurent bientôt entouré comme une essain de mouches entoure une goutte de miel. Il n’en menait pas large et quand les petits êtres lui crièrent tous à la fois : “Viens danser avec nous” , il se dit qu’il ne serait sans doute pas bon de les contrarier. La ronde se reforma donc avec lui et le chant reprit : Dilun, dimeurz, dimerc’her!
Au bout d’un certain temps, Kaour commença à être fatigué de tourner en rond et il en avait assez de répéter sans cesse les mêmes paroles.
Pour gagner un peu de temps et reprendre son souffle, il dit :
- Faire excuse, mes gentilshommes, mais on pourrait chanter la suite de la chanson


Les korrigans s’arrêtèrent net. (ouf c’était toujours autant de repos de pris).
- La suite? Demandèrent-ils.
- Ben oui la suite? Je la connais, moi, la suite. Il y a quelque chose après “lundi, mardi, mercredi!
- Vrai? Tu connais la suite? Oh! Alors dis-la-nous.
- [/color=#f6cee3]Bien volontiers. [/color]

Et le tailleur, après avoir repris son souffle, de chanter
- [/color=#f6cee3]Dirianou ha digwener! (jeudi et vendredi)[/color]

Les korrigans poussèrent des acclamations enthousiastes.
- You! You! Magnifique! Voilà qui nous fait une chanson magnifique! Le nombre de pieds y est, la rime aussi. Allons, les amis, reprenons la danse!
Et ils se remirent à danser en chantant : - Dilun, dimeurz, dimerc’her, diriaou ha digwener!

Ils étaient maintenant pleins d’égards pour Kaour et pour le remericier, veillaient à ne pas trop le fatiguer. Quand ils virent que ses pas n’étaient plus aussi assurés ils arrêtèrent leur ronde et leur chef demanda :
- Que désires-tu, Kaour, comme récompense pour nous avoir appris un si beau chant?
- Comme récompense? Ma foi, je ne sais pas… je ne cherchais pas une récompense.
- Eh bien, je t’offre le choix entre un gros sac rempli d’or ou de supprimer ta bosse.
Le tailleur n’hésita pas.

- Si vous êtes en mesure de m’enlever ma bosse, et de me rendre aussi droit que le mât du drapeau breton, alors là ce n’est pas de refus!

Aussitôt les nains se jetèrent sur lui, le lancèrent en l’air, le firent pirouetter et se le passèrent de l’un à l’autre comme un ballon. Quand il retomba, tout étourdi, sur ses pieds, il n’avait plus de bosse et était aussi droit que le mât du drapeau breton.

Le lendemain, Kaour rencontra l’autre tailleur, Laouig qui, en le voyant, se frotta plusieurs fois les yeux.
- Ce n’est pas possible! C’est toi, Kaour?
- Comme tu le vois: c’est moi
- Ma parole! Tu as bien grandi, d’un seul coup, d’un pied. Et qu’as-tu fait de ta bosse?
- Ma bosse? Quelle bosse? Tu vois bien que je n’ai pas de bosse. Je ne suis pas un vilain boussu comme toi, Laouig.
- Cesse de te moquer. Tu n’as plus de bosse mais tu en avais une pas plus tard qu’hier. Il y a de la sorcellerie là-dessous.

Kaour raconta ce qui lui était arrivé.

- Satordellik! se dit Laouig, il faut que j’aille moi aussi, la nuit prochaine faire un tour sur la lande. Mais je ne seraii pas aussi sot que ce pauvre Kaour : moi je prendrais, ce sera le sac plein d’or.

Dès que la lune se leva, il se mit en route et lorsqu’il aperçut les korrigans dansant en rond, il s’avança hardiment vers eux.
- Viens danser avec nous, lui crièrent-ils.

Il pénétra dans le cercle et chanta avec eux
- Dilun, dimeurz, dimerc’her, diriaou ha digwener!

Mais bientôt, il fut fatigué de tourner et leur demanda
- Ne savez-vous chanter que cela? Ne connaissez-vous pas la suite?
- La suite? Il n’y a pas de suite, répondirent-ils. En connaitrais-tu une ?
- Parfaitement.
- Oh! Dis-la-nous. Dis-la vite?
- Bon écoutez : Dilun, dimeurz, dimerc’her, diriaou ha digwener, ha disadorn ha disul (et samedi et dimanche)
-


Les korrigans firent la moue.
- Ca n’est pas joli, dit l’un
- Ca ne rime pas, fit un autre
- C’était beaucoup mieux avant, ajouta un troisième
Mais leur chef intervint :
- Ca ne fait rien, il faut tenir compte de l’intention. Nous avons récompensé Kaour, en lui offrant de choisir entre sa richesse et la beauté. Nous devons la même récompense à celui-ci. Kaour a laissé le sac d’or.
- Quel sera ton choix? Demanda le chef
- Je choisis ce que Kaour a laissé.

Les nains se jetèrent sur lui, le lancèrent en l’air, le firent pirouetter et se le passèrent de l’un à l’autre comme un ballon. Quand il retomba, tout étourdi, sur ses pieds… il avait… deux bosses. La sienne et celle de Kaour.

source : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2007678351-LES-DEUX-BOSSUS.html


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081706304522443815851590


► la grotte des korrigans

Un soir d’hiver, dans le petit bourg de Batz, une vieille femme avance péniblement sur les pavés avant de s’arrêter devant la porte d’une maison, elle frappe. C’est un homme au long cheveux blond qui tombent sur sa chupenn rouge qui lui ouvre.
La vieille femme est affreusement laide, repoussante, pourtant, le paludier qui est un homme aimable l’invite à s’asseoir sur un banc et à boire uen bonne soupe chaude. Voyant que la vieille femme semblait engourdie par le froid, il alla chercher un drap épais pour la réchauffer ainsi qu’une bonne bûche pour relancer le feu de la cheminer, laissant la vieille et étrange femme seule entourée des meubles rougis par le sang comme c’est l’usage chez les habitants de la presqu’île.


En revenant, il mit la bûche dans le feu et s’approcha de la vieille femme pour la recouvrir du drap, mais tout d’un coup celle-ci disparus, laissant place à une petite, mais superbe créature. Celle-ci qui n’était autre que la reine des korrigans pour le remercier de son hospitalité et de sa bonté elle lui dit le secret qui permet d’ouvrir la pierre qui dans la grotte aux korrigans permet de pénétrer dans les tunnels secrets du petit peuple, ces souterrains cachent de grandes richesses, le paludier pourra aller s’y servir, mais il devra avoir regagner sa maision avant le lever du soleil sinon tout le trésor qu’il aura amassé disparaitra.

Le paludier mis son large chapeau, et se mit en route dans la froide nuit vers la côte, il arriva devant l'impressionnant trou béant qui perce la falaise, lieux craint des anciens. Il s'enfonça dans l'obscurité de la cavité et trouva la pierre en question qui sert de porte entre le monde des Hommes et celui des antiques créatures. Il prononça les mots que la reine lui avait appris et pénétra alors de l'autre côté. Merveilleux, une lumière fantastique l'encerclait, et des centaines de petites créature aux traits si étrange le regardait, une douce musique embaumait l'atmosphère et des biens aussi divers que précieux tapissaient le sol. Envoûté par cette ambiance le paludier remplissait son sac, et découvrait sans cesse de nouvelles cavités où se trouvaient toujours de plus grandes richesses, l'homme aurait bien passé toute sa vie dans cet endroit fantastique entouré des korrigans, mais il trébucha, tomba, la douleur le ramena à la réalité, il ne savait combien de temps il avait passé dans cet endroit envoûtant. Il devait partir avant l'aube. Il repartit donc, hors de la grotte, il vit à l'horizon, là ou la mer se mêle avec la terre, que le ciel s'éclaircissait, l'aube arriverait bientôt. Il abandonna ses lourd sabots pour courir toujours plus vite, mais il n'allait pas assez vite, il était alors au côté de la « pierre longue », un menhir qui trône sur les falaises face à la mer, essoufflé il s'appuya contre celle-ci, et sentit qu'elle bougeait, il cacha donc le trésor dessous, pour qu'il ne soit pas touché par les rayons du soleil. Puis il retourna chez lui, en attendant patiemment la prochaine nuit où il pourrait aller récupérer son trésor.



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Le lendemain soir, il retourna à la Pierre longue près du village de Kervenel. Mais la grâce, et le merveilleux de la veille n'était plus, la pierre ne bougeait plus. Dépité, le paludier tomba sur ses genoux, et de voir tant de richesse disparaître après tant d'efforts, il ne put s'empêcher de pleurer. Voyant le si gentil paludier en si mauvaise posture, la reine des korrigans réapparus, et lui dit « tu as été trop cupide, ainsi je ne te redonnerais pas ton trésor, mais comme tu m'as aidé, et que je sais que parfois la vie est dure dans le marais je t'offre ce plat. Un plat magique, qui s'emplit de la nourriture dont tu rêve, tu ne sera ainsi jamais dans le besoins ». Arriver chez lui, le paludier posa le plat sur la table et se mit à rêver d'un festin royal, emplis des produits qu'il préfère, c'est alors que tout ce dont il rêvait apparus dans le plats. Il ne tomba donc jamais dans le besoins et garda avec lui jusque dans la mort le mot secret qui permet de rentrer dans les souterrains de la grotte des korrigans.


source :
http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2007697193-la-grotte-des-korrigans.html
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeVen 17 Aoû - 19:21

►  Paterne et le jeune sabotier


Dans un petit village dont les chaumières ou plutôt les huttes, étaient bâtis entre la lande de Trehoranteuk et la forêt de Paimpont , à l'endroit où l'on trouve plus de pierre que l'on ne récolte de grains de blé, vivait il y a bien longtemps un pauvre vieux tenuyer ( tenancier ) . Il n'avait qu'une fille, une pauvresse , trop jolie pour sa condition , et trop évaporée pour une fille sans fortune . Elle employait les petits sous que gagnait son bonhomme de père à s'acheter des coiffes et des jupes brodées à Ploërmel , au lieu de rapporter du tabac au vieux journalier , mais pourvu que Paterne - elle s'appelait ainsi - eût de la toilette , le reste la touchait peu , tant son cœur était sec et vide.

Beaucoup de jeunes paysans , qui valaient bien mieux qu'elle , la recherchaient en mariage . Paterne faisait la difficile , promettait à l'un la préférence pour un ruban , à l'autre pour une paire de souliers , et les trompait toujours .

Dans une cabane voisine, sur la lande , habitait un jeune sabotier , sans parents ni biens , nommé Jacques Riou , simple de cœur et d'esprit , il soupirait aussi pour Paterne , mais jamais il n'avait osé le lui dire . Cent fois il avait suivi la fille du tenuyer dans les chemins creux, avec l'intention de lui causer . Par malheur notre niais se troublait en l'abordant , et ne pouvait lui dire que deux syllabes tout au plus , tant sa maudite langue s'embarrassait , en outre , il était borgne , et plus laid qu'un tailleur de Saint-Léry . On conçoit que sa conversation ne pouvait amuser Paterne.

Une fois cependant, Jacques Riou , réussit à passer la troisième syllabe et à faire comprendre qu'il voulait l'épouser vers la fauchaison .

La fille au lieu de rire , comme on pourrait le croire , écouta sérieusement la proposition .
- C'est bien , j'y consens , dit-elle , mais nous ferons la noce quand tu seras beau , et que ta langue pourra jaser couramment .

Jacques Riou qui trouvait le fils de sa mère assez joli garçon, fut ravi de cette réponse . Il se souvint alors que l'on disait des choses étonnantes d'un sorcier de Konkored , qui boiteux et bossu l'an passé était devenu , un beau jour , droit comme un paludier de Guérande , et cela tout simplement parce qu'il avait dansé , au clair de lune , avec les korils de Paimpont .

Notre borgne songea, dans sa pauvre cervelle ,que pour avoir ses deux yeux , et être tourné au gré de Paterne , il danserait bien trois nuits entières avec les korrigans . Il s'en fut donc le soir même trouver le sorcier de Konkored, et lui conta son histoire . Celui-ci moyennant un écu de bel argent que Riou avait économisé pour avoir un chapeau neuf , lui défila tout son chapelet , en buvant trois pots de cidre . Alors le sorcier , tailleur de son état , et jovial comme les gens de son métier , lui dit entre deux chopines :

- Vois-tu , mon petit Riou , quand la lune brillera sur les landes de Tréhoranteuk , tu iras à minuit au village des korrigans . Tu ... tu ... comprends , mon mignon , dit le sorcier au trois quarts ivre .
- Je comprends , répondit le borgne .
- Ne t'effraie pas des cris que pousse les korni ... les korni-kaneds , ajouta le tailleur , tu auras soin d'éviter les bois ... et d'aller toujours ... toujours par les landes .
- J'irai sur les landes , dit Riou .
- [color=#ff0040σ[b Bientôt tu entendras , de tous les côtés , crier haw , haw ,haw ... et tu verras arriver des milliers de petits nains venus au monde quand le charbon était en fleur... ouff ... [/color][/b] dit le sorcier en baillant ... Pour lors tu t'arrêteras , mon mignon , les korils chanteront tout à l'entour de toi : lundi , mardi , mercredi ... et tu leur offriras poliment de conduire la .. la danse .

- Je conduirai la danse , répéta le borgne , après ...
- Après , tu finiras la chanson en ajoutant les autres jours de la semaine , et les nains seront si contents qu'ils te diront de faire un souhait ... Tu comprend ...


- Oui , je ferai un souhait , dit Jacques Riou enchanté , si bien qu'avant de s'en aller , il donna au tailleur , en sus de son écu , une pièce de deux sous qu'il gardait pour ses menus plaisirs .


Le lendemain à minuit ,comme la lune éclairait les bruyères , le sabotier se mit en marche sur la lande de Tréhoranteuk . Ce que lui avait annoncé le sorcier arriva en tous points : les korni-kaneds faisaient un tapage effroyable dans les bois, cependant le chercheur d'aventures continua son chemin . Arrivé près des menhirs et des dolmens qui ressemblaient à autant de géants, les uns debout , les autres couchés , il entendit la musique des korrigans : Haw , haw , haw ...

- Voila les petits duz de la nuit , pensa Riou , En effet , il vit une foule de petits nains noirs et velus qui lui barraient le passage . Il s'arrêta , en même temps , la bande joyeuse se mit à sauter en cercle autour de lui , en
criant à tue tête :
- Tu vas la danser , Riou , tu vas la danser.
Ce qui voulait dire "nous allons joliment te tracasser ".
- Bonsoir , Duzigou , mes petits [/b], leur dit le borgne en tirant son chapeau .

Le bal commença à l'instant , et les nains de crier en se trémoussant comme des damnés :
Dilun , dimeurs , dimerc'her , Ha diriaou ( diziou ) , ha digwéner ,( Lundi , mardi , mercredi ,Et jeudi , et vendredi)
Ils tournoyaient aussi vite que la roue d'un moulin ,par un grand vent . Riou , entraîné par la ronde infernale , tournait , tournait à perdre haleine , tellement qu'il tomba sur le dos ... mais les nains , qui voulaient rire encore , le relevèrent tout étourdi , et l'assirent sur un tas de lande .

- Doucement , mes petits moricauds , lassez-moi souffler un peu , s'il vous plaît .
- Souffle donc à ton aise , et puis tu chanteras avec nous :
Lundi , mardi , mercredi , et jeudi , et vendredi ,

- Et samedi ( disadorn ) aussi , c'est fini , ajouta en balbutiant le pauvre essoufflé .

A ces mots la ronde recommença avec des cris frénétiques :
- Samedi , samedi , ce n'est pas fini , achève , achève , maudit borgne .

Riou essaya de nouveau et ne put dépasser le samedi . Les korrigans devinrent furieux , et plus ils criaient au sabotier : " Achève , achève , encore ,encore ," moins le pauvre homme comprenait leur idée . Enfin les cris s'apaisèrent peu à peu , et les nains ayant entouré Jacques Riou , lui dirent de former un souhait .

- Je demande ... je veux , reprit le borgne qui avait perdu la boule , je veux comme le sorcier de Konkored .
- Explique-toi mieux , dirent les malins en trépignant .
- Je vous demande ce qu'il a eu ... la ... beauté .

Un cri de gaîté diabolique couvrit la voix du misérable , et la dernière syllabe ne fut pas entendue .

Les nains achevèrent tous à la fois .
-"  Bosse , bosse ... tu vas être servi à l'instant cher ami .


Là-dessus le bal recommença par une ronde furieuse . Jacques Riou fut alors poussé , ballotté , secoué par mille petites mains de fer qui le faisait pirouetter comme une toupie , jusqu'à ce que épuisé de fatigue et de peur , il tombât anéanti sur la terre.

Lorsqu'il revint à lui , la lande était solitaire et sombre , les korrigans avaient disparus . Riou ne put se relever sans peine ,tant ses membres étaient moulus et disloqués , et de plus il portait sur le dos un poids dont il ne pouvait se rendre compte . Le malheureux était bossu , bossu comme le reste de ses jours . Les nains ayant compris , ou fait mine de comprendre , qu'il demandait une bosse , tandis qu'il voulait obtenir la beauté , lui avait appliqué , entre les épaules , la bosse du sorcier Konkored .



Riou revint tout penaud au village , et n'osant plus se montrer à la grand-messe de sa paroisse , il alla chercher son pain du côté de Saint-Meen et de Gaël . Le sorcier rit dans son mauvais cœur de l'aventure du pauvre borgne , et ne voulut pas lui rendre son argent . On ajoute que peu de temps après , il alla danser encore avec les korrigans , pour finir leur chanson en y ajoutant :

Et puis dimanche aussi
voilà la semaine est finie .

Ainsi les nains furent délivrés de leur peine par ces paroles , et donnèrent en récompense au sorcier la fortune qu'il demanda , ce qui lui permit d'épouser la belle Paterne.

source : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2007708071-Paterne-et-le-jeune-sabotier.html


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081706304522443815851590


► Le plus petit des korrigans

Anicet le Bossu faisait métier de jouer du biniou. Sitôt qu'il y avait une noce dans le pays, on le voyait arriver l'instrument sous le bras et suivi de son chien Gwendal. Il jouait le temps qu'il fallait et souvent plus.
- A se revoir la compagnie ! Allez Gwendal, derrière ! Et le voilà parti allant d'un côté à l'autre, de gauche à droite, de droite à gauche.
Il est vrai que la dernière bolée de cidre est souvent la bolée de trop.
Je ferais mieux de me coucher, oui ! et il se laissa tomber au pied d'un rocher tapissé de fougères sèches. Il n'eut guère le temps de dormir !


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081707260722443815851747

Il fut vite réveillé par les aboiements plaintifs de Gwendal qui n'en finissait pas de trembler sur ses pattes.
Vrai, il se passe quelque chose de pas normal ! et c'est alors qu'il entendit tout un remue-ménage à un mètre à peine, sous une énorme pierre.

- Seigneur Dieu! Un repaire de korrigans ! C'est bien ma chance ! et de répéter chaque fois qu'un des lutins sortait de la terre :
- Le bonjour à toi...et à toi aussi...le bonjour à vous tous !
- et le bonjour à toi ! Répondit celui qui avec sa barbe en pointe et ses sourcils broussailleux avait des allures de chef.
Et à son signal, les korrigans se mirent tous à danser autour d'Anicet en chantant :
- Dilin ha dimern, Mar de achiui hou tra ho Ké ha ké ha ké Mar de achiui ou traou Ka hé ké ha ké... ( Lundi et Mardi si vous achevez votre travail, regrets et regrets vous aurez !) La chanson s'arrêtait là.

Il y avait bien une suite, mais aucun korrigan n'en connaissait le premier mot ! Alors ils reprenaient sans cesse, des fois que l'idée leur en vienne.



- Tu connais la loi des korrigans ? demanda celui qui avait des allures de chef.
- Ma foi non !
- Soit tu trouves la fin de la chanson et tu deviens l'homme le plus riche du monde...
- et si je ne trouve pas ?
- je ne sais pas encore. On te changera peut être en crapaud ! soit on te collera une deuxième bosse sur le dos !

- Attends un peu... J'ai une autre idée ! Sais-tu quel jour nous sommes ?
- ma foi non !
-  Le 23 septembre... Le jour de la Saint-Kadog, le saint patron des korrigans ! La tradition veut que ce jour là nous racontions des histoires, des histoires de lutins bien sûr et toujours en exagérant. Alors, puisque tu es là, nous te choisissons comme juge.


-  A toi de décider, entre trois de nos conteurs lequel est le plus vantard. Seulement souviens-toi de ce que je vais te dire :
"Per gwirion n'eo ked mad da laret !" (toute vérité n'est pas bonne à dire !)


Le premier korrigan commença ainsi :
- Ne cherchez pas ! je suis le plus petit. Et c'est de famille ! A l'époque où mon pauvre père vivait et où un lutin était encore un lutin, il passait sous le poitrail d'un cheval sans avoir à se baisser ! et on l'applaudit comme il se devait.

Le deuxième était déjà plié en deux par le fou rire :
-
- Eh bien moi, mon père était plus petit encore ! Pensez un peu, d'une niche à un chien il s'était fait une demeure de cinq pièces ! et on l'applaudit tout autant.
-
- Vint le troisième concurrent.

- Quelle chance vous avez tous les deux d'avoir connu vos pères ! Le mien est mort bien avant ma naissance.
C'est ma mère qui m'a appris qu'il s'était tué en tombant d'une échelle alors qu'il cueillait des fraises dans la région de Plougastel !


- alors ? Lequel des trois a le plus exagéré ?
- Pas plus l'un que l'autre.
- Comment, rugit le troisième korrigan-conteur, n'ai-je pas mieux menti que les autres ?
- Peut être, mais si je l'avais dit, les deux autres m'auraient assommé.
- Ca c'est sûr ! Dis donc, tu as oublié d'être bête toi !
- je me suis souvenu: "Toute vérité n'est pas bonne à dire !"

source : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2007796439-Le-plus-petit-des-Korrigans.html
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeVen 17 Aoû - 19:43

► La légende du manoir de Coatbily

Au temps passé, il existait sur la montagne voisine, une maison de Korrigans, sans doute un dolmen et ces malicieux petits êtres avaient pris la fâcheuse habitude d'envahir chaque nuit le manoir pour s'y livrer à une infernale fête.


On les entendait courir de la cave au grenier, s'appeler de leurs voix graves et discordantes, mener dans toutes les chambres. Un affreux remue-ménage.
Les habitants, même de Coatbily, n'étaient pas à l'abri de leurs brimades.

Le dernier d'entre eux qui se couchait était assuré de recevoir, sur cette partie charnue de sa personne qu'il devait tendre pour se fourrer dans le lit clos, une épouvantable tape saluée aussitôt par des rires stridents et des hurlements de jubilation. Le tapage était tel, les ustensiles, la vaisselle, le meubles semblaient si terriblement bouleversés, secoués, traînés à hue et à dia, qu'on s'attendait à les retrouver le lendemain matin disloqués ou réduits en miettes. Eh bien pas du tout ! A l' aurore, chaque chose avait repris sa place habituelle et n'offrait aucune trace de dur traitement que les lutins lui avaient fait subir

D'ailleurs, ceux-ci, lorsqu'ils exécutaient dans la grande salle leurs rondes folles, s'accompagnaient souvent d'un refrain breton traduisible à peu près ainsi : " Rions, sautons, chantons, dansons, Du crépuscule à l’aube claire.



Mais tout ce que nous défaisons, Hélas ! Il nous faut refaire ".
Désolé de ne plus pouvoir dormir en paix, d'être abandonné par ses domestiques qui cherchaient ailleurs des maisons plus tranquilles, le seigneur de Coatbilly s'en alla consulter la vieille Tinah de la Croix des Gardiens, matrone expérimentée et d'excellent conseil.

Après lui avoir offert un écu neuf et une poule pondeuse, il lui exposa son cas en détail. La bonne femme écoutait sans mot dire.

LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081707382922443815851763


Elle réfléchit longtemps, puis , se levant, sortit sur le seuil et examina le soleil, qui descendait vers les bois de Quistinic au milieu de nuages rouges comme braise.

"Cela va bien, prononça-t-elle. "Il y aura vent cette nuit, il faut en profiter. Mais dites-moi d'abord : par où les Korrigans entrent-ils dans votre manoir ?
- Par n'importe où, Tinah, au besoin par le trou de la serrure. J'ai beau tout fermer et verrouiller soigneusement,
ils arrivent toujours à découvrir quelques pertuis.

Mais je dois dire qu'avant d'envahir ma maison, ils en ont fait le tour, et ils remarquent une porte ou une fenêtre mal close,
c'est par là qu'ils pénètrent chez moi.





"Eh bien , monsieur, voici ce qu'il convient de faire. Ce soir, vous laisserez ouvertes des lucarnes de votre grenier.
Vous poserez sur l'appui un sac de plumes dont l'ouverture sera déliée et tournée en dehors.
Vous y attacherez une corde qui traînera jusqu'au pied de la muraille.
Soyez sûr que les Korrigans voudront se servir de cette corde pour entrer. Ils s'y suspendront et leur poids fera basculer le sac.

Mais celui-ci ne tombera pas jusqu'en bas , parce que vous l'aurez retenu par une corde fixée à l'une des solives. Il restera donc en suspens.
Tout son contenu se videra et sera emporté par le vent. Comme ils l'avouent dans leurs chansons, les Korrigans sont obligés, par leur nature, de remettre en place ce qu'ils ont dérangé. Ils seront donc forcés de courir après vos plumes et de toutes les ramasser.

Celles-ci étant dispersées aux quatre coins du ciel, ils n'arriveront jamais à tout retrouver, et la honte les empêchera de revenir désormais chez vous ".


Les instructions de la vieille Tinah furent suivies de point en point et les choses se passèrent selon ses prévisions.
Un concert horrible de glapissements et d'imprécations suivit la chute du sac et l'envol éperdu de ce qu'il renfermait.
Il y eut des galopades, des bonds, des clameurs dans la cour, dans les bois, dans les champs, dans les prés, puis le bruit s'éloigna, s'amoindrit, s'éteignit.

Depuis, Coatbilly n'a jamais reçu la visite des Korrigans, et ses aimables habitants peuvent dormir, aujourd'hui, sans crainte des mauvais esprits, sur leurs deux oreilles.
Source : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2007850535-La-legende-du-Manoir-de-Coatbi


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081706304522443815851590


► Le korrigan de la bibliothèque

L'histoire débute le jour où, le grand-père de Marie, libraire de son état, décide qu'il n'a plus la force de s'occuper de sa boutique.

Il est somme toute serein car Marie, qui va le remplacer, a développé cette même passion pour les livres, grâce à lui en partie.
Mais, une ombre efface son sourire alors qu'il observe sa petite fille qui, rayonnante de bonheur, découvre son nouveau royaume.

Il se décide enfin à lui confier ce qu'il estime être un lourd fardeau: "Mon enfant", dit-il, " "Ta joie me fait chaud au cœur, mais j'ai quelque chose de grave à te révéler." ,
Devant le regard soudain perplexe de Marie, il continue: ""Tu vois, cette boutique, ça a été mon morceau de bonheur à moi dans ma vie.
Mais il faut pourtant que tu saches que la nuit il s'y passe d'étranges choses."
,
Il continua son récit pour en arriver à la fatale conclusion: ""Je crois la boutique hantée!..." ,


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081707383022443815851765

Marie, qui aime trop son grand-père pour se moquer de lui, lui assure du plus sérieux qu'elle peut qu'elle gardera la situation bien en main et qu'elle saura, le cas échéant, tenir tête à une bande d'ectoplasmes férus de littérature.

Le lendemain, arrivant tôt à la boutique, Marie trouve qu'il y règne un désordre indescriptible. Elle en reste sans voix.
Marie n'est pas superstitieuse et ne croit pas aux sortilèges. Aussi, tout en remettant de l'ordre, elle décide d'en avoir le cœur net et, la journée finie, elle s'enferme à double tour dans sa boutique. Les heures s'égrènent, au clocher voisin, désespérément monotones quand, passés les douze coups de minuit, un léger bruit la tire brusquement de la douce somnolence dans laquelle elle avait peu à peu sombré.

Levant lentement les yeux, elle découvre, ahurie, juché sur l'encrier du comptoir, un être minuscule à la barbe immense,
râlant et pestant, le nez plongé dans un manuscrit.



Tout à coup, le petit homme jette au loin le livre et se met à sauter en tout sens, grimpant sur les rayonnages en faisant tomber quantité de livres.

Tout à son désarroi devant cette apparition insensée, la folle attitude du lutin la surprend encore davantage.

Quand aux premières lueurs de l'aube, le chant du coq se fait entendre dans le lointain,

le Korrigan se faufile dans son trou de souris et disparaît. Encore sous le coup de la surprise, elle se met machinalement le fatras de livres.

Tout au long de la journée, elle songe à l'extraordinaire aventure qu'elle vient de vivre et soudain, comme l'après-midi touche à sa fin, une idée lui vient "....Et si? ..."
Elle ouvre un des tiroirs où elle a fourré tout le bric-à-brac de son grand-père et sort le fruit de ses recherches: un vieux monocle, oublié là par un client distrait.
"Et si c'était simplement cela?..." se dit-elle.




Le soir venu, elle met le monocle bien en évidence sur le comptoir et se cache à nouveau. Quand minuit sonna à la vieille horloge, notre petit bougre jaillit de son trou et grimpa sur le bureau. Curieux comme tout lutin qui se respecte, il observe le monocle, le tourne et le retourne et regardant au travers découvre, éberlué, le grossissement des lettres d'une enveloppe posée là.

Pris soudain d'une joie folle, il bondit en tout sens.
De sa cachette Marie sourit: "C'était bien cela, à force d'avoir le nez plongé dans les livres, le pauvre Korrigan était devenu incapable de lire quoi ce soit, l'âge y étant sans doute pour beaucoup, ce qui le mettait dans une rage folle." De ce jour, la librairie brilla comme un sou neuf, rangée à la perfection, les livres époussetés, les bois des bibliothèques bien cirés.

Un sourire venait souvent aux lèvres de sa libraire à l'idée des efforts que le lutin déployait pour la remercier.
Mais si elle n'en parla jamais à son grand-père, cela nul ne le sait.

Source : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2007921821-Le-Korrigan-de-la-bibliotheque.html
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeDim 19 Aoû - 11:31

► La reine des korrigans

Il était une fois, un pauvre pêcheur qui s'appelait Pierre Cavalin. Il demeurait en haut d'une falaise surplombant la mer.



Ce soir-là, il faisait mauvais temps. Pierre, assis au coin de la cheminée, mangeait une bonne soupe au lard avec quelques tartines de pain beurré.



Tout à coup on frappa : Pierre alla ouvrir la porte. Une vieille femme, toute ruisselante, vêtue de guenilles entra.
Le pauvre pêcheur l'invita à s'approcher du feu et à partager sa nourriture. La pauvresse but sa soupe avec appétit.



Alors, elle lui dit qu'elle était la reine des korrigans.




Pour le récompenser de sa bonté, elle l'invita dans son palais au pied de la falaise. Elle lui dit d'apporter trois sacs. A minuit pile, Pierre entrait dans la grotte des Korrigans.
Dans une grande salle toute illuminée dansaient des centaines de Korrigans habillés de rouge.



Le pêcheur fut entraîné par les lutins dans une ronde interminable. Pierre aperçut des coffres emplis d'or.
La reine lui dit qu'il pouvait en prendre autant qu'il voulait à condition de partir avant le chant du coq.
Il mangea, dansa toute la nuit. Quand le soleil commença à se lever, il se précipita pour remplir ses sacs d'or.

Soudain, le chant du coq retentit. Pierre courut vers la sortie. Il avait trop attendu :

Lorsqu'il arriva chez lui, il ouvrit ses sacs et constata que son trésor s'était transformé en cendres. Pierre était triste.
A la tombée de la nuit, la reine des Korrigans revint le voir. Elle eut pitié de lui. Elle lui offrit un plat magique, en terre,
qui se remplissait de nourriture à chaque fois qu'on le désirait.

Pierre Cavalin conserva le plat en terre toute sa vie durant et ainsi, il n'eut plus jamais faim.
Source : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2007883555-La-reine-des-Korrigans.html



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► La pierre merveilleuse

Une femme-korrigan se trouvait sur le point de donner le jour à un enfant. Elle envoya chercher une vieille sage-femme de sa connaissance à la ville voisine.

Après la naissance de l'enfant, et lorsque la sage-femme l'eut emmailloté à la manière ordinaire et se fut assise au coin du foyer pour le chauffer, la mère lui dit, aussitôt qu'elle put recouvrer la parole : "Cherchez là, ma commère, au coin de l'armoire, et vous y trouvez une pierre ronde. Frottez-en les yeux de mon enfant."

"Qu'est ce que cela signifie?" se demanda la sage femme. "Cette pierre aurait-elle donc quelque propriété merveilleuse"
et pour s'en assurer, après avoir appliqué la pierre sur les yeux de l'enfant, elle s'en frotta l'œil droit.





La pierre donnait la faculté aux personnes dont elle avait touché les yeux de voir les korrigans lorsqu'ils étaient invisibles.
A quelque temps de là, la sage femme se rendit à une grande foire qui se tenait dans un bourg voisin.

Elle fut bien surprise lorsqu'elle arriva d'apercevoir sa commère, la femme-korrigan, qui furetait dans les boutiques les plus richement garnies, et qui prenait, parmi les marchandises, celles qui lui plaisaient le plus, sans que les marchands parussent en être surpris.

Le soir, s'en retournant chez elle, la sage-femme rencontra en chemin la femme-korrigan, qui portait un lourd panier rempli d'étoffes de la plus grande richesse.
"Ah! Commère!" , lui dit-elle en l'abordant, ""Vous avez fait aujourd'hui une rude brèche aux étalages et aux boutiques d'étoffes, et pourtant, elles ne vous ont pas coûté bien cher!"
"Oh, oh!" lui répondit la femme-korrigan.
"Vous m'avez vue les payer, et de quel œil me voyez-vous maintenant ?"
""De l'œil droit", lui dit la sage-femme. C'était celui qui avait été en contact avec la pierre mystérieuse.




Aussitôt la femme-korrigan enfonça un de ses doigts dans l'œil que la malheureuse commère venait de lui désigner,
l'arracha de son orbite et lui dit avec un ricanement digne du diable :  "vous ne me verrez plus à présent!"
et désormais, la sage-femme fut borgne et ne vit plus jamais les korrigans lorsque ceux-ci étaient invisibles.

Source : http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2007953063-La-pierre-merveilleuse.html
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MessageSujet: Re: LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE   LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE I_icon_minitimeDim 19 Aoû - 11:35

► La famille des Monts d’Arrée

Cette histoire se passe dans les monts d'Arrée.


En ce temps là, les korrigans étaient encore nombreux à se montrer et les habitants du coin les connaissaient assez pour savoir s'en méfier, mais malheur à l'étranger qui ne savait écouter les conseils des anciens...

Un homme, sa femme et leur fils arrivèrent en ce pays afin se s'y installer car la terre était fertile et encore vierge de cultures. ils trouvèrent un endroit sur le versant d'une colline pour y construire leur chaumière.
A cent pas, l'homme se dit que le sol serait idéal pour son blé, alors il commença à labourer la terre.


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081911274222443815853902

Cachés dans les fourrés, deux korrigans observaient l'homme de leurs yeux malicieux. Il s'approchèrent de lui et lui dire " : qu'est ce que tu fais là ?"
- Je laboure ma terre..., répondit l'homme tout de même étonné de voir ces fameux korrigans.
- Pourquoi donc ? demandèrent ces dernier d'une seule voix.
- Pour y semer du blé...
- Et bien nous allons t'aider !"

Le paysan n'eut pas le temps de reprendre son souffle que les deux korrigans étaient déjà au travail et labouraient le champ à une telle vitesse qu'il était impossible de les suivre des yeux... et en moins de temps qu'il ne faut pour le dire,
le champ était labouré et les korrigans disparus.

Quand sa femme le vit rentrer plus tôt elle le questionna et il lui raconta son aventure. Quelques temps plus tard, quand la saison fut bonne pour semer, le paysan se rendit à son champ pour y travailler.

Il commença alors à semer son blé mais dix korrigans le regardaient depuis les fourrés et vinrent le trouver :
- "Qu'est ce que tu fais là ?"
- Je sème mes grains... répondit il.
- Pourquoi donc ? demandèrent-ils d'une seule voix.
- Pour récolter du blé...
- Et bien nous allons t'aider !"

Le voyant de nouveau rentrer plus tôt, sa femme l'interrogea et quand son mari eut fini, elle lui dit combien elle s'inquiétait
car jamais les korrigans n'étaient intervenus dans la vie des hommes sans raison...
Mais l'affaire fut de nouveau oubliée et quelques mois plus tard, alors que le soleil faisait resplendir les collines et ses buissons d'ajonc, le paysan vint voir son fils et lui demanda d'aller au champ afin de lui rendre compte si le blé était bon à récolter.

Le jeune homme arriva donc au champ. En voyant combien le blé était doré et les grains appétissants, il se dit qu'il était bon à récolter.
Mais avant de repartir, il entra dans le champ et cueilli quelques germes à se mettre sous la dent.

Cent korrigans étaient cachés dans les fourrés et avant que le fils ne reparte, ils s'approchèrent et lui demandèrent d'une seule voix :
- Qu'est ce que tu fais là ?"
- Heu..., je goûte le blé de mon père, répondit-il.
- Pourquoi donc ?  
- Pour savoir s'il est bon à récolter...  
- Et bien nous allons t'aider !"

Le jeune homme, avec encore à la main ses quelques grains, vit la troupe de korrigans se précipiter sur le champ et encore plus vite que l'éclair au soir d'orage, le blé beau et tendre et la troupe avaient disparus.

N'en revenant pas, le garçon resta longtemps sans bouger car il redoutait de retourner chez lui pour raconter ce malheur.
Cependant, le père qui trouvait que son fils était bien long, arriva. Quand il vit le champ dévasté et son fils avec encore à la main les quelques grains de blé, il entra dans une terrible colère et attrapa son fils pour le battre.
Mille korrigans dans les fourrés observaient la scène et demandèrent d'une seule voix :
- "Qu'est ce que tu fais là ?"
- Je bats mon fils ! [/b]répondit l'homme en levant la main une nouvelle fois sur son fils qui criait.
- Pourquoi donc ?
- Il a laissé ce malheur arriver et me voilà ruiné... [/b]
- Et bien nous allons t'aider !"

Le paysan eut alors juste le temps d'ouvrir la bouche pour parler mais les mille korrigans étaient déjà sur son fils et le pauvre ne put résister bien longtemps.

La mère intriguée par les cris et le bruit, arriva près du champ et n'aperçu que son fils allongé et sans vie.
Elle se précipita vers lui et se mit à pleurer sans pouvoir s'arrêter.
Dix milles korrigans étaient là dans les fourrés et demandèrent d'une seule voix :
- "Qu'est ce que tu fais là ?"
- Je pleure toutes les larmes de mon corps, répondit la mère entre deux sanglots.
- Pourquoi donc ?  
- Mon fils est mort...
- Et bien nous allons t'aider !" Et aussitôt dix milles korrigans se mirent à pleurer toutes les larmes de leur corps et ils pleuraient tant et si bien que le flot de leur larme dévastait tout sur son passage et bientôt il ne restait plus rien :
plus de chaumière, plus de champ dévasté et plus de famille éplorée, rien...

Cette histoire souvent depuis est racontée et personne n'a de nouveau osé s'installer sur ces Monts d'Arrée...



Source :
http://mangouzdebretagne.skyrock.com/2008049647-La-famille-des-monts-d-Arree.html


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081706304522443815851590

► Le roi des Korrigans

A Riantec, il y avait autrefois une veuve qui avait un fils. Tous deux vivaient pauvrement, et ils étaient obligés de tirer la charrue à tour de rôle parce qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour acheter une paire de bœufs.


Néanmoins, la veuve tirait parti de tout ce qu'elle pouvait et sa cabane était tenue très proprement. On ne tarissait pas d'éloges sur elle, dans le pays, et on aurait bien voulu qu'elle se tirât d'affaire.

Malheureusement, les temps étaient rudes alors, et personne ne pouvait les aider autrement qu'en leur donnant parfois du pain et quelques galettes de blé noir. Cela n'empêchait pas le fils d'être un beau garçon courageux au travail.


LEGENDES ET FOLKLORE DE BRETAGNE 18081911274222443815853903

Or, une nuit, la veuve eut un songe : elle se vit dans une grande forêt à la poursuite d'un attelage tiré par deux bœufs blancs et noirs.

Au bout d'une course épuisante, elle parvenait enfin à rattraper l'attelage et elle le ramenait à la maison. Elle fut très impressionnée par ce rêve, et, le matin, elle dit à son fils :
- Allons à la foire d'Hennebont pour y chercher une paire de bœufs
- Mais, ma mère,   répondit le fils, nous n'avons pas le moindre argent !  
- Cela ne fait rien,   dit-elle, je sais que j'en trouverai.  Ils partirent donc pour la foire d'Hennebont. Ils marchaient d'un pas rapide et, à la croisée de trois chemins, ils virent un petit un petit homme sortir de dessous la terre et venir vers eux.
- Où allez-vous comme cela ?   demanda le petit homme.
- À la foire, à Hennebont,   répondit le fils, pour acheter une paire de bœufs Mais nous n'avons pas d'argent pour payer.  
- Si vous descendez avec moi dans ce trou,   dit le petit homme, et si vous savez vous comporter comme il faut, je vous garantis que vous ne manquerez de rien.   Ils suivirent le petit homme et s'engagèrent dans un trou, au milieu d'un buisson.



Le trou leur paraissait bien trop petit pour eux, mais quand ils descendirent, ils ne sentirent aucun gêne.

Ils furent alors saisis d'étonnement, car ils se trouvaient dans une grande maison remplie d'enfants qui n'étaient pas plus grands qu'un sabot de bois.

C'étaient tous des korrigans. On leur dit que le père était très malade et sur le point de mourir, mais que s'ils connaissaient quelque remède, ils en seraient récompensés largement. La veuve réfléchit et demanda qu'on allât lui chercher des herbes.

Les korrigans sortirent et revinrent peu après, apportant ce que la femme avait demandé.

Alors elle confectionna des tisanes et les fit boire au malade. Celui-ci commença à se sentir mieux.
- [color:8ffd=ù#f6cef5]Si vous sauvez mon mari, leur dit la mère des korrigans, [color:8ffd=ù#f6cef5]vous ne manquerez jamais plus de rien. ,
Ils restèrent là trois jours et trois nuits à soigner le père des korrigans, mais ils ne trouvaient pas le temps long et s'imaginaient être là seulement depuis trois heures.

Le père des korrigans fut bientôt guéri. Il dit à la veuve et à son fils :
- Venez avec mon épouse et moi-même. Nous vous donnerons une maison et tout ce qu'il faut pour bien y vivre. ,
Ils arrivèrent à un grand bois dont les arbres n'avaient pas été élagués depuis bien longtemps. Le korrigan se dirigea vers une grosse pierre que, malgré sa petite taille, il souleva sans difficulté. Il y avait là un trou, très profond, mais très étroit,
comme celui que la veuve et son fils avaient emprunté pour aller chez les korrigans.

Le petit homme leur demanda d'y pénétrer. Ils descendirent et furent bien étonnés de ce qu'ils voyaient :
il y avait là une grande maison, avec de beaux meubles et de la vaisselle abondante, et de bons lits avec des couvertures.
Par la fenêtre, on voyait une prairie bien verte, avec des vaches et des bœufs qui paissaient.
- Tout cela est à vous, dit le père des korrigans. Vous mérité puisque vous m'avez sauvé la vie.

Mais je dois vous avertir qu'un grave danger vous menace. dans huit jours, quelqu'un viendra ici. C'est mon père. Il est vieux et très méchant. Il viendra ici pour vous effrayer et tenter de vous chasser. Si vous refusez de partir, Quand vous l'entendrez arriver, que la mère se place au pied du lit tandis que le fils se cachera dessous.

Mon père aura un énorme couteau et un revolver à sept coups, mais quand il tirera, jetez-vous par terre et il ne pourra vous atteindre.
Il essaiera alors de vous tuer avec son couteau et c'est alors que votre fils interviendra.
Mais, je vous l'assure, s'il vous attrape, il vous tuera.
,

La huitième nuit, la mère et le fils entendirent un grand bruit et commencèrent à trembler.
Ils virent le vieux korrigan qui tempêtait et jurait.
- Ah ! criait-il, je vous vois et vous êtes à moi !  Il les poursuivait l'un et l'autre. La mère se plaça au pied du lit tandis que le fils se cachait dessous.
Il tira sept coups de revolver, mais la veuve s'était jetée par terre et elle ne fut pas atteinte. Alors, le vieux korrigan brandit son couteau, qui était presque aussi grand que lui-même, et se précipita vers la pauvre femme.

Mais, à ce moment, le fils sortit de dessous le lit et lui coupa la tête. Alors, à ce même moment, arrivèrent des korrigans en grand nombre, ils étaient sûrement plus d'une centaine. Ils riaient et dansaient de joie en répétant :
- Que s'est-il donc passé ici ? Que de plaisir nous allons avoir ! Il est mort, le barbare, le cruel qui nous tyrannisait ! Nous allons faire la fête.
Nous danserons et nous planterons un arbre en signe de notre liberté.
Et les korrigans manifestaient bruyamment leur joie.

Quant à la veuve et son fils, ils vécurent tranquillement dans la maison que leur avaient donnée les korrigans, et ils ne manquèrent jamais de rien.
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LA VILLE D’YS
► Etymologie
►   histoire et Evolution du récit
► chronologie et nature des versions connues jusqu’au début du XXe siècle
► origine
► personnages
► analyse
► localisation
► symbolisme
► croyances et ésotérisme



KER YS
Gradlon et  Malgven
CONTES ET LEGENDES
Les marins de Douarnenez
• Ys, la ville engloutie
• Différentes petites légendes sur la ville d’Ys




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